L'informatique optique promet des processeurs autrement plus puissants que ceux que l'on connaît aujourd'hui.
Pas forcément très connus du grand public, les ordinateurs optiques – ou photoniques – sont perçus comme un moyen de s'affranchir de multiples contraintes, de faire considérablement progresser la puissance de calcul.
Relier 12 000 dispositifs optiques
Les premiers travaux en la matière remontent aux années 70, mais il faut attendre les années 90 pour que de notables avancées – notamment de la part d'une équipe des laboratoires Bell – rendent la chose plus crédible.
Tous les géants du secteur sont impliqués de près ou de loin et HP ou IBM ont déjà évoqué certains de leurs travaux. Aujourd'hui, il n'est toutefois pas question d'un géant, mais d'une start-up, Lightelligence.
Fondée en 2017 et évidemment spécialisée dans la recherche photonique, la société a dévoilé le projet Comet deux ans plus tard, lequel reliait 100 dispositifs optiques pour créer un premier calculateur.
Depuis, Lightelligence a continué ses travaux et nous présente aujourd'hui une nouvelle version de son « moteur de calculs ». Baptisé PACE – pour Photonic Arithmetic Computing Engine – l'accélérateur ne relie pas moins de 12 000 dispositifs optiques sur un circuit cadencé à 1 GHz.
100 fois la puissance d'une RTX 3080
Afin de nous donner une idée un peu plus précise de la puissance de son PACE, Lightelligence indique qu'il est capable de performances 100 fois supérieures à celles du GPU d'une GeForce RTX 3080 mis en présence de problèmes NP-complets.
Dans le cas précis, il était question de confronter l'accélérateur PACE au modèle d'Ising, utilisé en physique statistique et en thermodynamique. Il a atteint une vitesse 100 fois supérieure à une RTX 3080. Lightelligence va plus loin et compare PACE à un système conçu spécifiquement pour cette tâche par Toshiba : son accélérateur est encore 25 fois plus rapide.
Dans le détail, TechPowerUp évoque l'utilisation de « l'intégration photonique standard en silicium de l'interféromètre de Mach-Zehnder pour le calcul et de MEMS pour modifier la forme du waveguide ». Des précisions qui nous passent bien au-dessus de la tête et on retiendra davantage les promesses du calcul optique.
Les travaux de Lightelligence sont de bon augure pour des tâches variées. Alors que l'on cantonnait l'informatique optique à l'intelligence artificielle, d'autres secteurs sont envisageables comme « la science des matériaux, la bioinformatique, la thermodynamique, la cryptographie, l'optimisation du réseau électrique, la conception de circuits, et bien plus encore ».
Source : TechPowerUp, Wikipedia