Les résultats d'un sondage réalisé par GetApp auprès de 1 009 répondants révèle que plus d'un tiers des Français estiment n'avoir jamais partagé la moindre donnée biométrique.
Alors que nombre d'appareils et de dispositifs publics et privés ont de plus en plus recours aux données biométriques, les résultats de cette enquête, menée en avril 2021, traduisent notamment un souci certain des répondants concernant le partage et le traitement de ces informations.
Un recours démultiplié à l'identification biométrique
Si le recours aux données biométriques n'est pas une innovation récente, la diversification de leurs modes de collecte et de leurs usages est un enjeu croissant tant pour ceux et celles qui consentent à transmettre ces données que pour les instances qui les collectent, mettant la CNIL à pied d'œuvre.
Qui peut encore vraiment y échapper ? À l'image du passeport, dont l'enregistrement des empreintes digitales du détenteur est obligatoire depuis 2009, malin est celui qui parviendra à ne pas transmettre ne serait-ce qu'une seule de ses informations biométriques aujourd'hui.
Pourtant, selon un sondage réalisé en France par GetApp en avril 2021, seulement 58 % des personnes interrogées estiment avoir partagé des données biométriques avec une entreprise privée. Ce, alors même que de nombreux produits toujours plus élaborés ont recours à ces données pour fonctionner, à l'image de Siri depuis 2011, qui équipe en 2020 près d'un milliard d'iPhone.
Les réponses illustrent des tendances mêlant simplification du quotidien et sécurisation. Par exemple, 27 % estiment avoir transmis des informations biométriques pour permettre le fonctionnement d'un assistant personnel intelligent, qui réagit notamment au son d'une voix. Un quart y aurait recouru pour un paiement en ligne, pratique qui s'inscrit dans la lignée du développement des cartes de crédit biométriques, qui sécuriseraient les opérations via un capteur d'empreintes digitales.
Des données qui ne se limitent pas aux empreintes digitales
Dans l'imaginaire collectif, les données biométriques sont fréquemment associées en priorité aux empreintes digitales, ce que confirme le sondage de GetApp puisque cette réponse est donnée par 80 % des sondés. La transmission de cette information est également la plus acceptée. L'enquête révèle cependant que si les techniques de collecte sont bien plus nombreuses, les sondés se révèlent bien incertains à l'idée de transmettre des données résultant par exemple de la capture de l'iris d'un individu.
Plus encore, c'est la frilosité qui domine concernant la transmission et surtout la sérénité dans le traitement des informations biométriques : le degré de confiance « élevé » des répondants n'excède jamais 20 %, y compris lorsque c'est l'employeur qui les collecte. Celui-ci chute même autour des 10 % lorsque ces données sont traitées par les GAFAM.
Le bilan de ce sondage illustre, enfin, que l'atteinte à la vie privée et le vol d'identité sont les risques les plus craints, pour près des trois-quarts des sondés. Des résultats qui traduisent une défiance envers les structures collectant les données, 64 % des répondants estimant que leurs informations sont partagées sans leur consentement.
Alors que le Règlement Général sur la Protection des données (RGPD) doit protéger les informations des utilisateurs européens depuis 2019, les Français gagneraient sans doute à s'intéresser davantage à la manière dont sont traitées leurs informations personnelles. En effet, après la Chine et l'Inde, la France serait le troisième pays au monde à collecter le plus de données biométriques.
Sources : GetApp, Le Big Data, France Culture, AFP