Reconnaissance faciale

Surveillé en France et aux États-Unis, déjà sanctionné en Italie, Clearview AI subit un nouveau revers, cette fois-ci au Royaume-Uni.

La société américaine Clearview AI, spécialisée dans les technologies de reconnaissance faciale, vient d'être condamnée au Royaume-Uni. Elle va être contrainte de supprimer les données personnelles des résidents britanniques et de verser une amende d'un montant de 7,5 millions de livres sterling (8,84 millions d'euros).

Une base de données biométriques titanesque

Le Information Commissioner’s Office (ICO), l'équivalent outre-Manche de la CNIL en France, a estimé que l'entreprise avait violé la législation relative à la protection des données en vigueur au Royaume-Uni. Il lui est notamment reproché d'avoir créé une vaste base de données exploitée pour la reconnaissance faciale en s'emparant d'images et photos publiées sur internet et sur les réseaux sociaux.

Clearview AI aurait accumulé plus de 20 milliards de clichés de visage pour constituer sa base de données, sans jamais informer ou demander l'autorisation aux intéressés. Elle est désormais interdite de collecter les photos des résidents britanniques et doit en outre supprimer toutes celles qu'elle possède déjà.

La firme avait déjà cessé ses activités commerciales au Royaume-Uni, mais continuait de vendre sa base de données, contenant des informations personnelles sur la population du Royaume-Uni, à des clients d'autres pays.

La CNIL est aussi sur le coup

John Edwards, à la tête de l'ICO depuis début 2022, explique que les services vendus par Clearview AI « permettent l'identification » des individus, mais aussi la possibilité de « surveiller leur comportement ».

L'Italie avait déjà sévi il y a quelques semaines, infligeant à la société une amende de 20 millions d'euros et l'obligation de supprimer toutes les données relatives aux résidents italiens. Aux États-Unis, Clearview AI a dû se résoudre à cesser la vente de sa base de données aux entreprises privées.

En France, l'entreprise a été mise en demeure par la CNIL en décembre dernier et risque une sanction si elle ne se plie pas aux exigences de la Commission.

Source : The Verge