Wario Land

Après la révélation Super Mario Land 2 en 1993, les joueurs Game Boy accueillent, à peine une année plus tard, un certain Wario Land - Super Mario Land 3. Il s’agit du troisième (et dernier) épisode de cette étonnante trilogie signée Nintendo sur la petite Game Boy.

Aux antipodes de la bataille des téraflops, de la 4K et des 60 fps, NEO•Classics vous propose un retour vers les origines du jeu vidéo. Du titre 2D en gros pixels au moins lointain jeu à la 3D hésitante, cette chronique vous invite à (re)découvrir les pépites vidéoludiques qui ont ouvert le monde au 10ème art...

Après le déroutant Super Mario Land en 1990, puis le plus « classique » Super Mario Land 2 : 6 Golden Coins au début de l’année 1993, c’est donc au tour de Wario de prendre le pas sur le héros indiscutable de tous les enfants de l’époque : Mario. En effet, pour ce Super Mario Land 3, Nintendo décide de prendre un vrai risque, en délaissant Mario pour mettre en avant l’antagoniste présenté pour la première fois dans l’opus précédent, avec un Wario Land qui va en surprendre plus d’un.

Wario prend le contrôle !

En effet, suite à sa défaite face à Mario, le vil Wario décide de se rendre du côté de l’Ile Kitchen, dans l’optique de voler l’or et les trésors du coin, afin de se façonner le château de ses rêves. Son objectif ultime : mettre la main sur une statue de la princesse Peach à la valeur inestimable.

Wario Land

Il va sans dire que ce Wario Land (Super Mario Land 3) est le tout premier jeu dédié intégralement à Wario, qui a d’ailleurs été mis au point par la même équipe que l’opus précédent. Le joueur va donc prendre le contrôle pour la première fois de cet anti-héros pour le moins attachant, extravagant et… percutant !

À l’époque, la jaquette ultra aguicheuse de ce Wario Land, mais aussi un important dispositif publicitaire (publicité TV, affiches dans les magazines…) ont permis au jeu de se faire rapidement une place dans le cœur (et les Game Boy) des joueurs, sans même avoir à afficher Mario sur la jaquette.

À ce sujet, impossible de nier la filiation évidente entre les trois Super Mario Land au niveau de leur cover.

En juin 1994, Wario Land fait la couv' du magazine Nintendo Player

Par ailleurs, contrairement à un Mario classique, ce Wario Land délaisse quelque peu le côté « plateformes » pour basculer vers l’exploration.

En effet, le rythme général est indiscutablement plus lent, plus posé, et le joueur va devoir fouiller les recoins de chaque niveau pour espérer viser le 100% de complétion. Nouveau héros, nouvelle façon de jouer donc.

Un jeu (toujours) pas très "Super Mario friendly"

Les deux premiers Super Mario Land n’étaient pas des exemples de fidélité aux codes « Mario », mais ce Wario Land va encore plus loin. En effet, outre l’absence de Mario, ce sont les éléments propres à la saga qui disparaissent ici.

Exit le champignon pour grandir, et place à… une gousse d’ail. De même, Wario peut sauter sur ses ennemis pour les étourdir, mais il peut aussi les charger et les attraper pour les lancer au loin, ou sur un autre ennemi. De même, au début du jeu, certains ennemis sont totalement inoffensif, et ne peuvent tuer Wario, y compris lorsque ce dernier est en forme "mini".

Outre les pièces à collectionner, Wario va également mettre la main sur des trésors, disséminés au sein de certains niveaux. Évidemment, sans un minimum d’exploration, il est (très) facile de passer à côté de la plupart des trésors en question.

On peut également créer une « grosse pièce » dans les niveaux (une opération facturée dix pièces), ce qui permettra notamment d’activer certains mécanismes. A chaque fin de niveau, l’or glané vient s’accumuler dans la cagnotte de ce bon Wario.

À cela s’ajoutent également divers pouvoirs, eux aussi totalement inédits dans la saga. Wario peut par exemple être doté de cornes de taureau, et charger de manière plus puissante, mais aussi s’accrocher au plafond.

L’Avion permet de son côté à Wario de planer dans les airs et de se déplacer plus vite, tandis que le Dragon offre à Wario la capacité de cracher du feu, ce qui permet de détruire certains blocs afin d’ouvrir un nouveau passage. Pas de champignon 1Up non plus ici, mais plutôt des cœurs à collecter.

Au terme de l’aventure, Wario fait le point sur l’ensemble de l’or ramassé durant son périple, et le joueur se voit alors décerné une récompense à la hauteur de ses exploits.

En effet, le nouveau domicile de Wario va varier en fonction de l’or accumulé, et ce dernier pourra tout à fait obtenir une bicoque plus que modeste, un petit château, voire une planète pour les meilleurs joueurs.

Comme d’autres titres de l’époque (Duck Tales ou encore Streets of Rage…), Wario Land offre donc plusieurs fins au joueur, et incite évidemment à terminer le jeu à 100%.

La fin d'une ère…. le début d'une autre !

Malgré ses nombreuses qualités, Wario Land ne s’écoulera « qu’à 5 millions d’exemplaires » dans le monde. Un titre qui marquera la fin de la saga Super Mario Land sur Game Boy… mais qui se veut également l’opus fondateur d’une toute nouvelle lignée de jeux estampillés Wario.

En effet, outre un opus Virtual Boy, très réussi mais très confidentiel, Wario Land a connu pas moins de quatre suites avec un second opus (assez différent) sur Game Boy, un Wario Land 3 Game Boy Color et enfin Wario Land 4 sur Game Boy Advance.

Sur Nintendo GameCube, les joueurs ont pu découvrir Wario World, qui constituait alors le premier jeu de plateformes Wario pour une console de salon.

Quelques années plus tard, la Nintendo Wii accueillait de son côté un certain Wario Land : The Shake Dimension.

À cela s’ajoutent évidemment les nombreuses apparitions de Wario dans les jeux Nintendo, mais aussi la saga Wario Ware, un titre paru sur Game Boy Advance, compilant de nombreux mini-jeux tous plus débiles les uns que les autres. La licence comprend un autre titre GBA, Twisted, mais aussi un opus DS (Touched !), sans oublier Smooth Moves sur Wii, DIY sur DS/Wiiware et enfin WarioWare Gold sur Nintendo 3DS.

Reste à savoir maintenant si nous aurons le plaisir un jour de regoûter à un nouveau Wario Land inédit sur Nintendo Switch…