Après Duck Tales, il est grand temps de s'intéresser dans ce nouvel épisode de NEO·Classics au cas QuackShot, l'un des meilleurs jeux de la SEGA Mega Drive.
Une collaboration Disney/SEGA
En amont du lancement de la Mega Drive (ou Genesis) aux Etats-Unis, SEGA avait la ferme volonté de développer des jeux taillés pour le marché occidental. SEGA a donc mis la main au portefeuille pour s'offrir de précieuses licences, comme Joe Montana, Dick Tracy, Michael Jackson's Moonwalker... De quoi faire craquer les joueurs américains (et pas qu'eux) pour la console japonaise. Tout cela bien sûr, sans oublier la superstar locale : Disney ! Pour concurrencer Super Mario, quoi de mieux que Mickey et sa clique ?Tout en étant supervisé par Disney, SEGA a donc pu développer deux jeux Mickey pour sa MegaDrive, à savoir Fantasia, ainsi que Castle of Illusion. En 1991, les équipes de SEGA, à l'origine de ce même Castle of Illusion, lancent un autre jeu estampillé Disney, exclusif à sa MegaDrive : QuackShot starring Donald Duck.
L'un des premiers (et meilleurs ?) jeux Mega Drive
Soucieux de rester fidèle à l'esprit aventurier de La Bande à Picsou, SEGA a mis au point un jeu de plateformes/aventures assez unique. QuackShot permet ainsi au joueur d'incarner l'aventurier Donald Duck, qui va devoir voyager aux quatre coins du globe, en démarrant par Donaldville bien sûr, et en transitant par le Mexique, la Transylvanie, le Pôle Sud, l'Egypte... Son but : mettre la main sur le trésor du Roi Garuzia !Contrairement à un Castle of Illusion (ou même un Duck Tales), QuackShot n'est pas un jeu de plateformes « classique ». En effet, le jeu de SEGA impose de nombreux allers/retours dans les différents niveaux, et on découvrira progressivement de nouveaux objets qui permettront de faire évoluer l'intrigue.
Toutefois, le jeu est intégralement en anglais, et même si l'ensemble reste assez basique, il était très (très) difficile pour les jeunes joueurs que nous étions, de comprendre comment évoluer dans ce QuackShot... Pire encore, le jeu propose également quelques énigmes, qui nécessitent de lire certains documents (en anglais évidemment).
Aujourd'hui, tout cela semble d'une simplicité enfantine, mais à l'époque, finir QuackShot sans la moindre notion d'anglais relevait du miracle... Pour la petite anecdote, terminer le jeu aujourd'hui, en connaissant globalement les différentes destinations, nécessite une petite heure.
En revanche, anglais ou non, difficile de ne pas tomber sous le charme (aujourd'hui encore !) de ce QuackShot, avec des graphismes très (très) réussis, le tout étant soutenu par une excellente bande-son. Certes, les animations sont un peu rigides parfois et le côté « furieux » de Donald (lorsqu'il avale 5 piments) est très sous-exploité, mais quel plaisir d'évoluer dans la peau de cet aventurier à ventouses. Mention spéciale pour la glissade sur le ventre de Donald, aussi stylée qu'efficace !
Un Donald à ventouses ?
Contrairement à The Lucky Dime Caper sur Master System, pas de marteau ici pour Donald, mais un pistolet à ventouses. Ces dernières permettent d'immobiliser les ennemis durant quelques instants, mais on pourra également profiter d'autres fonctionnalités, comme s'accrocher aux murs ou encore à certains volatiles.Outre le côté évolutif de ce pistolet à ventouses, le choix opéré par SEGA permet à QuackShot de conserver « l'esprit » Disney, soit un jeu sans la moindre violence. Et même lorsqu'il s'agit d'abattre certains ennemis, cela se fait par le biais d'un pistolet à pop-corn, ou d'un pistolet à bulles. Ce dernier permet d'ailleurs de détruire... certains murs !
Disney avait d'ailleurs mis un point d'honneur à faire en sorte que Donald conserve les traits d'humeur si caractéristiques du personnage. On peut ainsi le voir taper du pied, ou même s'énerver quelques secondes (et être invincible) après avoir ingéré trop de piments. C'est également Disney qui a insisté pour ne pas doter Donald de la moindre « arme ».
QuackShot / Indiana Jones... même combat ?
Au début des années 90, et encore aujourd'hui, impossible de ne pas trouver de filiation évidente entre ce QuackShot... et la trilogie Indiana Jones. En effet, le jeu de SEGA est une « parodie » de la célèbre saga cinématographique, et cela débute immédiatement au niveau du générique, sans oublier le logo même du jeu, affiché sur la (superbe) jaquette de QuackShot.On y retrouve également le même thème (la chasse au trésor), mais aussi le costume de Donald, très similaire à celui de l'aventurier incarné par Harrison Ford au cinéma. On y retrouve également des séquences similaires, comme les transitions sur la carte au trésor, la séquence sur un chariot dans la mine, et certains voient également en Pat Hibulaire un hommage rendu à l'archéologue français René Belloq, ennemi juré d'Indiana Jones dans les Aventuriers de l'Arche Perdue.
Un indispensable de la Mega Drive
Côté ventes, avec Streets of Rage, Quackshot parvient à contribuer très largement au succès de la Mega Drive de SEGA. A l'époque, tout détenteur de Mega Drive digne de ce nom disposait en effet en général de ces deux titres, en plus de Golden Axe, Sonic, Ecco ou encore OutRun pour ne citer qu'eux.Les qualités (commerciales et techniques) de Castle of Illusion et Quackshot ont été très appréciées par Disney, qui a rapidement permis à SEGA de proposer d'autres adaptations, et notamment TaleSpin et La Petite Sirène. Bien sûr, les amoureux de Disney ont également pu retrouver un autre titre estampillé Mickey sur Mega Drive, à savoir l'excellent World of Illusion.
Bien qu'il soit paru au début de l'ère MegaDrive, Quackshot constitue clairement l'un des (nombreux) hits de la machine, un de ceux qui se doivent de trôner fièrement dans une collection de jeux SEGA, aussi maigre soit-elle. Vous savez donc ce qu'il vous reste à faire...