Les épreuves se dérouleront en ligne les 13 et 14 novembre, pour promouvoir l'inclusion des personnes handicapées.
Plusieurs millions de personnes handicapées sollicitent au quotidien des systèmes d'assistance technique. Souvent, certaines de ces technologies ont du mal à être acceptées par le public. Voilà pourquoi le Cybathlon, une compétition à laquelle vont prendre part des athlètes handicapés assistés de technologies bioniques, tombe à point nommé. Cet événement ne vise pas seulement qu'à faire progresser la recherche : il entend « favoriser le dialogue avec le public », comme le souhaitent les organisateurs. Voyons comment la compétition va se dérouler, malgré un contexte sanitaire compliqué.
Une édition online
Organisé par l'ETH Zurich (École polytechnique fédérale de Zurich), le Cybathlon 2020, géré comme un événement à but non lucratif, aura lieu en fin de semaine les vendredi 13 et samedi 14 novembre. La compétition, qui se déroule par équipes, aura lieu en ligne, puisqu'il a naturellement fallu s'adapter aux contraintes sanitaires du moment.
Chaque team devra réaliser, à domicile, des épreuves directement inspirées de la vie quotidienne, le tout sous la surveillance d'un arbitre officiel de la compétition. Six disciplines sont au programme : course de prothèse de bras motorisée (Powered Arm Prosthesis Race), course d'interface cerveau-ordinateur (Brain-Computer Interface Race), course d'exosquelette motorisé (Powered Exoskeleton Race), course de vélo de stimulation électrique fonctionnelle (Functional Electrical Stimulation Bike Race), course de prothèse de jambe motorisée (Powered Leg Prosthesis Race) et course en fauteuil roulant électrique (Powered Wheelchair Race).
Le programme complet de la compétition est d'ailleurs à retrouver sur le site officiel du Cybathlon, cybathlon.ethz.ch.
La France représentée par deux équipes adoubées par le CNRS
Deux équipes, sur les 53 engagées et issues du monde entier, représenteront la France, sous l'égide du Centre national de la recherche scientifique (CNRS). Il s'agit, pour la première, de l'équipe Smart Arm, portée par le CNRS et Sorbonne Université en partenariat avec l'INSERM. Il s'agit de la seule équipe française alignée dans la catégorie Powered ArM Prosthesis Race. Constituée d'une quinzaine de scientifiques provenant de la robotique et des neurosciences, elle sera pilotée par Christophe Huchet, ancien champion de natation (valide et handisport) atteint d'une agénésie de l'avant-bras droit.
La seconde équipe, ANTS, participera à la course en vélo électro-stimulé. À sa tête, et en partenariat avec le CNRS et l'Université Claude Bernard Lyon 1, on retrouve Vance Bergeron, devenu tétraplégique après avoir subi un accident. Médaillé de l'innovation 2019, chercheur du CNRS au Laboratoire de physique de l'ENS de Lyon, il se base sur la stimulation électrique fonctionnelle pour remobiliser les membres paralysés, le tout grâce à de légères impulsions électriques.
Avec son ancien doctorant Amine Metani et l'association dont il est le cofondateur, l'ANTS (Advanced Neurorehabiliation Therapies and Sport), Vance Bergeron développe des vélos et rameurs à électrostimulation, qui se destinent notamment à la réadaptation fonctionnelle des personnes en situation de handicap moteur. Son objectif : atteindre les 1 200 mètres de distance en 8 petites minutes sur un vélo d'entraînement.
Source : CNRS