L'ancien P.-D.G. de Google a loué les Ukrainiens pour leur conduite de la guerre sur les plans informatique et technologique.
Eric Schmidt, l'ex-P.-D.G. de Google, a déclaré devant des journalistes que l'Ukraine était en train de démontrer à quel point l'informatique et la technologie étaient cruciales pour un pays en temps de guerre. Très compétents en la matière, les Ukrainiens parviennent pour l'instant relativement bien à repousser les cyberattaques russes, pourtant redoutées avant la guerre.
Le gouvernement ukrainien a adopté une loi cruciale
Dès les premiers jours de l'invasion, le parlement ukrainien a réussi à adopter un projet de loi visant à transférer les données du gouvernement et des administrations publiques sur un cloud plutôt que sur des serveurs gouvernementaux. Une telle décision permet de mieux se protéger des tentatives des hackers russes de voler des informations ou de compromettre les données.
Ce changement a longtemps été bloqué, notamment par des parlementaires prorusses, qui n'ont eu d'autre choix que de changer d'avis lorsque les troupes de Poutine ont franchi la frontière de leur pays. L'Ukraine, pourtant, était depuis de nombreuses années la cible privilégiée des cyberattaques venues de Russie, et un tel changement semblait nécessaire. Cela n'en est probablement qu'une des raisons, mais les hackers russes, pourtant précédés d'une terrifiante réputation, ne parviennent pour l'instant pas à infliger des dommages significatifs aux réseaux et infrastructures ukrainiens.
L'Ukraine a bénéficié d'une aide extérieure non négligeable
Un facteur important, que les stratèges du Kremlin n'avaient peut-être pas anticipé, est la décision d'Elon Musk de mettre son réseau Starlink à la disposition de l'Ukraine. Dès les premiers jours de l'invasion, le milliardaire sud-africain a en effet annoncé la livraison de 20 000 terminaux permettant un accès portable à Internet, même si les communications traditionnelles sont coupées. Cela permet notamment aux troupes ukrainiennes de continuer à transmettre des informations alors qu'elles sont en situation délicate. Le meilleur exemple a eu lieu lors du siège de l'usine Azovstal à Marioupol, au cours duquel des soldats ont pu discuter en visio avec des journalistes. En empêchant le blackout des télécommunications ukrainiennes, sur lequel Moscou comptait probablement, Musk a incontestablement fait une différence.
Une autre pratique a fait son apparition au cours de ce conflit : l'utilisation d'applications pour smartphone disponibles pour tous à des fins militaires. En plus des messageries cryptées, le gouvernement de Kiyv a développé et rendu accessible une app appelée E-Enemy. Son principe est simple : tout citoyen peut l'utiliser pour signaler la présence de troupes et de matériel russes ou de personnes ayant besoin de secours. Triées et analysées, les informations recueillies via l'app permettent d'une part une meilleure appréciation de la situation pour l'armée et le pouvoir ukrainiens, et d'autre part de frapper avec précision les positions tenues par les forces de Poutine, même loin derrière le front.
Source : Kiyv Post