Des pirates dépendant du gouvernement chinois chercheraient à voler des données relatives à la recherche d'un traitement contre la maladie Covid-19, a déclaré le FBI dans un communiqué.
Le célèbre service de sécurité américain dit être en train d'enquêter sur « le ciblage et la compromission d'organisations américaines menant des recherches liées au coronavirus par des cyber-acteurs affiliés à la Chine ».
Des possibilités de traitement compromises
Selon le communiqué, ces pirates informatiques ont été repérés alors qu'ils tentaient « d'identifier et d'obtenir illégalement d'importantes propriétés intellectuelles » et des données de santé publique liées à la recherche sur le coronavirus. Il ajoute que « le vol potentiel de ces informations compromet la mise au point d'options de traitement efficaces, sûres et opérationnelles ».
Le mois dernier, au cours d'une réunion, la directrice adjointe du FBI à la Cyber Division Tonya Ugoretz avait déjà déclaré : « Nous avons constaté des activités de reconnaissance et quelques intrusions dans certaines […] institutions, en particulier celles qui se sont publiquement identifiées comme travaillant sur la recherche liée au coronavirus».
L'information a cette fois été fournie par le FBI et par le CISA (Cybersecurity and Infrastructure Security Agency), une agence dépendant du département américain de la Sécurité Intérieure. Les deux organismes fédéraux ont appelé les sociétés de leur pays à renforcer leurs pratiques de cyber-sécurité pour « empêcher les consultations clandestines et le vol d'éléments liés à la maladie COVID-19 ».
Covid-19 et influence chinoise
Au-delà des questions sanitaires, de plus en plus de pays posent la question de l'influence grandissante du géant chinois dans la gestion de la crise. Les États-Unis, qui sont fâchés économiquement avec la Chine, sont évidemment les premiers à s'inquiéter du vol de leur propriété intellectuelle. John Demers, le procureur général adjoint à la sécurité nationale a déclaré que « la recherche biomédicale est depuis longtemps au cœur de ce que les Chinois veulent obtenir, et c'est pourquoi ils se sont lancés dans l'espionnage économique ».
Ces inquiétudes sont également formulées par d'autres pays, notamment en Europe et pour d'autres raisons que l'actuelle crise sanitaire. L'Allemagne a accusé la Chine d'espionnage via LinkedIn il y a deux ans. Plus récemment et en France, le Sénat a évoqué la stratégie d'influence chinoise, qui repose sur de la désinformation autour du virus et tend selon lui à « occulter ses erreurs ».