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Le Japon et les Pays-Bas seraient arrivés à un accord avec les autorités américaines pour imposer des restrictions à la Chine dans le secteur des semi-conducteurs.

Les États-Unis mènent depuis plusieurs mois d'intenses tractations diplomatiques au niveau international pour imposer des restrictions efficaces à la Chine dans le domaine des semi-conducteurs. Après avoir fermé à son rival l'accès des puces de dernière génération produites par ses entreprises, l'administration Biden veut reproduire le schéma avec le Japon et les Pays-Bas.

Le Japon et les Pays-Bas, les deux partenaires indispensables

En effet, les deux nations sont des alliés indispensables pour cette nouvelle guerre froide. Car elles abritent des entreprises telles que ASML (pour la Hollande) et Nikon Corp ou Tokyo Electron capables de fournir le matériel nécessaire à la production de semi-conducteurs avancés sans passer par les États-Unis. ASML, par sa maîtrise unique de la technologie de la lithographie extrême ultraviolet, est une entreprise que Washington se doit de rallier à sa politique.

Cette semaine, des représentants des deux pays étaient en visite diplomatique aux États-Unis, où ils ont discuté de nombreux sujets avec Jack Sullivan, le conseiller à la sécurité nationale auprès de Joe Biden. Les restrictions à imposer à la Chine sur les semi-conducteurs étaient au programme. Et selon Bloomberg, les trois parties seraient finalement arrivées à un accord pour bannir les exportations de technologies avancées dans le domaine vers l'empire du Milieu.

La Chine sera entravée… pour le moment

Et l'ambition est assez élevée, puisque d'après Bloomberg, les partenaires espèrent, en se coordonnant ainsi, faire entrave à la Chine dans le développement de ses propres capacités de production de puces électroniques. Mais il se pourrait bien qu'ils ne réussissent qu'à ralentir l'immense machine pilotée par Pékin.

C'est l'avis du patron d'ASML Peter Wennink. Interrogé sur l'hypothèse d'un tel accord, il expliquait que l'une des conséquences envisageable serait de pousser encore plus la Chine à avancer dans le secteur, là où elle pouvait auparavant se reposer en partie sur les exportations. « Cela prendra du temps, mais finalement, ils y arriveront », a-t-il ainsi prédit.

Les gouvernements alliés pourraient, par ailleurs, mettre des limites aux restrictions voulues par les États-Unis. Ainsi, selon l'analyste de chez Omdia Akira Minamikawa, le Japon pourrait dire non à des mesures comme l'interdiction de l'envoi d'ingénieurs aux clients s'équipant de leurs machines. En effet, l'impact de telles règles serait bien trop important pour leurs affaires.

Source : Reuters, GSMArena