La dépendance à la Chine reste très forte dans l'industrie du semi-conducteur © Shutterstock
La dépendance à la Chine reste très forte dans l'industrie du semi-conducteur © Shutterstock

Les efforts de Washington pour réduire la dépendance des géants américains de l'électronique à l'industrie chinoise ont donné lieu à des investissements massifs depuis 2020. On apprend aujourd'hui que cette stratégie franchit une nouvelle étape, cette fois avec de nouveaux investissements orientés vers l'Amérique latine.

Gérer en Amérique du Sud le packaging de puces fabriquées au nord du Río Grande, c'est visiblement l'objectif du gouvernement américain. On apprend cette semaine par Tom's Hardware que pour réduire sa dépendance à la Chine en matière de semi-conducteurs, Washington cherche à développer plus franchement une chaîne de production en Amérique latine.

Vers un circuit de production 100 % américain ?

L'objectif serait donc de confier à des sites sud-américains le packaging des puces gravées dans les différentes usines installées aux États-Unis. À l'heure actuelle, ces puces sont souvent transportées en Asie pour y être encapsulées. Les autorités américaines aimeraient par conséquent rapprocher cette étape de leur production des États-Unis, car elle complexifie la production et ralentit l'approvisionnement en composants.

À ce stade, on ignore toutefois si Intel, qui dispose justement déjà d'une usine d'assemblage, de tests et de packaging au Costa Rica, bénéficiera de ce programme.

Dans la description de ce projet, qui s'inscrit dans le cadre du CHIPS and Science Act voulu par Joe Biden, on apprend quand même que l'idée serait de disséminer différents lieux de production à travers l'Amérique latine, en évitant de s'implanter dans un seul pays uniquement… et ce, pour des raisons stratégiques évidentes.

Visuel d'une puce de silicium © Shutterstock
Visuel d'une puce de silicium © Shutterstock

Le secteur télécom également visé

Parmi les principaux pays retenus pour le développement de cette nouvelle chaîne d'approvisionnement sud-américaine, on trouve le Mexique, le Panama et le Costa Rica. En parallèle, le programme prévoit de soutenir les partenariats public-privé, mais aussi de mettre en œuvre les recommandations de l'OCDE de manière à développer de solides écosystèmes pour la production de semi-conducteurs dans ces pays, lit-on.

Sur le plan strictement financier, les moyens alloués semblent toutefois relativement modestes dans l'immédiat… du moins, à l'échelle du titanesque marché des semi-conducteurs dans le monde et des investissements colossaux consentis chaque année par les géants du secteur.

Il est notamment fait mention de 500 millions de dollars sur 5 ans à partir de l'année fiscale 2023. On découvre en outre que chaque année, 100 millions de dollars seront alloués à la promotion « du développement et de l'adoption de réseaux de télécommunications sûrs et fiables pour assurer la sécurité et la diversification de la chaîne d'approvisionnement en semi-conducteurs ».

En clair, le programme prévoit donc également d'investir dans les télécoms au sein des pays concernés. « L'objectif ultime est d'introduire sur le marché mondial de nouveaux fournisseurs de technologies de l'information et de la communication, de confiance, et de nouvelles capacités de production de semi-conducteurs, d'une manière qui profitera directement aux États-Unis ainsi qu'à ses alliés et partenaires. »

Reste maintenant à savoir si Huawei sera touché par ces efforts. Pour rappel, seul le Costa Rica a banni les équipements télécoms du géant chinois sur son territoire.