Des puces posés sur un fond peint aux couleurs de la Chine © Shutterstock
Des puces posés sur un fond peint aux couleurs de la Chine © Shutterstock

Il serait difficile de se couper de la Chine dans le domaine des semi-conducteurs. C'est en substance ce qu'affirme le patron d'ASML, Christophe Fouquet.

S'il y a une voix qui compte plus que tout en Europe dans le secteur des semi-conducteurs, c'est bien celle de l'entreprise hollandaise ASML. Cette dernière est l'acteur dominant mondial pour la production de machines de photolithographie, dont les modèles les plus avancés sont nécessaires pour produire les semi-conducteurs les plus haut de gamme. Une voix qui compte donc, et qui affirme que, malgré le climat géopolitique très tendu actuel, l'Europe ne peut toujours pas se passer de la Chine dans le domaine des puces !

L'Europe est encore très loin de l'auto-suffisance

L'Europe souhaite, à l'instar des États-Unis, développer une certaine indépendance dans le domaine des semi-conducteurs. Raison pour laquelle elle a adopté il y a un an un paquet législatif du nom de Chips Act, afin de stimuler la production de ces éléments vitaux sur son territoire.

Malheureusement, nous serions à l'heure actuelle toujours loin du compte. Selon le patron d'ASML, Christophe Fouquet, qui répondait à une interview du média allemand Handelsblatt, la croissance du secteur des semi-conducteurs en Europe serait en panne, les acteurs locaux ne pouvant pourvoir qu'à 50% de la demande du Vieux Continent.

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La Chine aurait une décennie de retard sur les États-Unis

Résultat, la Chine reste aujourd'hui indispensable à notre continent, d'après Christophe Fouquet. Car si les restrictions américaines l'empêchent de produire les semi-conducteurs les plus avancées, elle est parfaitement capable de produire dans des volumes extrêmement conséquents les puces de générations précédentes. Ce qui la met donc en capacité d'approvisionner les entreprises européennes demandeuses de puce.

Une raison pour laquelle le patron d'ASML conseille aux pays occidentaux de d'abord s'assurer de leurs approvisionnements à l'avenir en puces avant de penser à introduire de nouvelles restrictions dans le secteur. « Il ne sert à rien d'empêcher quelqu'un de produire quelque chose dont vous avez besoin. Avec le gaz russe, on a compris qu'il fallait trouver des alternatives, mais pas encore avec les puces » a-t-il ainsi indiqué.

Reste que si la Chine est toujours indispensable, elle aurait aussi toujours selon la même personne un retard très grand dans le domaine. Malgré la puce de 5 nanomètres produite en 2024 par SMIC, Christophe Fouquet estime que l'empire du Milieu a encore une décennie de retard sur les États-Unis.

Source : Wccftech