Soucieuse de l'impact environnemental des téléphones portables et des tablettes, la Commission européenne souhaite augmenter la durée de vie des batteries et des appareils.
En 2020, et en soutien du pacte vert pour l'Europe, l'Union européenne a adopté un nouveau plan d'action pour l'économie circulaire, en annonçant diverses initiatives liées au cycle de vie des produits, de façon à garantir que les ressources utilisées puissent être conservées dans la zone le plus longtemps possible. Pour une conception de smartphones et de tablettes plus durables, la Commission européenne vient de lancer une analyse d'impact initiale, destinée à poser les bases de la réglementation future.
Les trois objectifs durables de la Commission européenne
Bruxelles a trois souhaits en tête. Le premier consiste à faire en sorte que les téléphones portables et les tablettes soient désormais conçus pour être économes en énergie et durables. Une question qui ne date pas d'hier, mais dont les constructeurs ont encore du mal à véritablement s'emparer.
Ensuite, la Commission, partant du constat que les smartphones sont en moyenne remplacés par les utilisateurs tous les deux ou trois ans, souhaite que les consommateurs de l'Union européenne puissent plus facilement réparer leurs appareils, les mettre à jour et les entretenir. Et pour boucler la boucle, elle imagine que les appareils puissent être réutilisés et recyclés.
La Commission européenne prévoit, à l'issue de cette période d'analyse et de consultation, d'introduire une nouvelle législation qui puisse garantir que les smartphones et tablettes soient conçus pour être économes en ressources. Elle s'appuiera sur deux actes déjà existants dans l'UE, à savoir l'écoconception (qui favorise la durabilité, la réparabilité et la recyclabilité des produits) et l'étiquetage énergétique.
L'UE a identifié une dizaine de domaines potentiels d'intervention réglementaire
Dans les prochains mois, Bruxelles va s'atteler à mesurer les différents impacts, à la fois économiques, sociaux et environnementaux liés à la durabilité, mais aussi les impacts probables sur les droits fondamentaux, sur la simplification et/ou la charge administrative. Cela comprend notamment l'étude de tout ce qui couvre l'ensemble de la chaîne de valeur des produits en question (des équipementiers aux recycleurs, en passant par les opérateurs de réparation et de mise à niveau), des utilisateurs (prix, demande, coûts spéciaux) et de l'industrie (rentabilité, niveau d'investissement, etc.).
S'agissant des impacts environnementaux, Bruxelles est convaincue, s'appuyant sur des estimations préliminaires, qu'un marché avec des produits plus respectueux de l'environnement pourrait par exemple allonger la durée de vie moyenne des appareils d'un an environ, et ainsi réduire l'impact climatique de 25 % du marché de la téléphonie mobile.
La Commission a en tout cas identifié plusieurs domaines potentiels d'intervention réglementaire. Parmi eux, on compte : la résistance en cas de chute accidentelle, la protection contre l'eau et la poussière, l'accessibilité et longévité de la batterie, la durabilité du produit, la capacité à être démonté, la disponibilité des pièces de rechange prioritaires, les fonctionnalités de suppression et de transfert de données, la disponibilité des mises à jour du logiciel, du système d'exploitation et autres. Domaines qui pourraient prochainement faire l'objet d'une plus forte régulation de l'UE en matière de smartphones et de tablettes.
Source : Commission européenne