Inédite, cette étude de l'ARCOM se penche sur les usages audiovisuels des français et leurs impacts environnementaux. Riche d'enseignements, elle propose également des solutions pour faire baisser le coût environnemental des terminaux et des services en ligne.

L'impact environnemental de l'audiovisuel en France est révélé pour la première fois avec cette étude de l'ARCOM © Shutterstock / shulers
L'impact environnemental de l'audiovisuel en France est révélé pour la première fois avec cette étude de l'ARCOM © Shutterstock / shulers

Menée en collaboration avec l'Arcep et l'ADEME, l'étude nous apprend notamment que l'audiovisuel représente un tiers de l'empreinte carbone du numérique, ou encore que la publicité augmente significativement l'impact environnemental des vidéos que nous visionnons au quotidien.

Comment nos écrans impactent l'environnement ?

À partir de résultats de recherche menée dans le périmètre de l'audiovisuel, l'étude de l'ARCOM nous délivre divers enseignements qui pourraient profiter à cette industrie. Incluant notamment le visionnage de la télévision, celui des plateformes de SVOD comme Netflix ou Disney+, ou encore celui des plateformes de partage vidéos comme YouTube, cette étude révèle que les usages audiovisuels des français sont responsables d'environ 5,6 millions de tonnes de CO2, soit l’équivalent d’un parc de 4 millions de voitures particulières.

 Les terminaux restent de loin le plus important levier pour réduire les externalités négatives de l'audiovisuel © ARCOM
Les terminaux restent de loin le plus important levier pour réduire les externalités négatives de l'audiovisuel © ARCOM

On y apprend que les terminaux, tels que les téléviseurs, les smartphones ou les ordinateurs portables, sont responsables de 88 % de cet impact, en raison de leur cycle de vie – de la fabrication à leur mise au rebut. Logiquement, ils représentent aussi le facteur le plus important sur les ressources minérales et métalliques.

Les usages ont également un poids très variés selon le type de réseau utilisé pour la diffusion. La télévision linéaire, principalement diffusée par la TNT, est largement plus économe que les réseaux fixes et mobiles qui représentent 95 % de l'impact carbone, les 5 % restant étant à la charge des réseaux de type "broadcast", autrement dit la radio et la TNT.

Une heure de consommation audiovisuelle peut ainsi émettre jusqu’à 57 g en équivalent CO2, ce qui correspond à un trajet en TGV de 20 kilomètres selon l'étude. Du côté de la consommation électrique, l'audiovisuel représenterait 2,9 % de la facture de la facture énergétique hexagonale.

Des usages qui vont encore très fortement évoluer

L'étude souligne également, via ses prospectives à l'horizon 2030, que les usages vont continuer d'évoluer, notamment avec une très forte croissance de la vidéo à la demande. D'ici à 2030, en tendanciel, la télévision aura régressé d'un petit pourcent. En revanche, l'augmentation serait de 230 % concernant la vidéo à la demande, tandis que les plateformes de partage de vidéos réduiraient leurs impacts à hauteur de 10 %. L'ARCOM propose ainsi trois scénarios pour 2030 : tendanciel, écoconception et sobriété. L'étude avance le chiffre de 30 % de hausse sur les émissions de GES en tendanciel d'ici à 2030 ; et contraste avec une baisse que pourrait également être de l'ordre de 30 % en alliant des mesures d'écoconception et de sobriété.

Alors que les industriels fournissent des efforts très régulièrement jugés comme étant insuffisant par les associations et organismes de protection de l'environnement, les initiatives se multiplient néanmoins. On pense notamment au récent baromètre SAV de Fnac Darty, qui tente de sensibiliser les consommateurs, ou encore à la seconde édition des Journées Nationales de la Réparation qui auront lieu de 18 au 20 octobre dans toutes la France avec plus de 800 évènements organisés pour l'occasion, le tout coorganisé par l’association HOP — Halte à l’obsolescence programmée et Make.org Foundation.

Le rapport est, en effet, très clair sur un point : c'est bien la conception et la durée de vie des équipements qui se doit d'être au cœur des recommandations en premier lieu. Cela implique d'encourager la seconde main, avec l'achat d'occasion ou de produits reconditionnés, mais aussi la revente ou le don lors du remplacement d'un appareil, de sensibiliser à propos de l'indice de réparabilité des équipements, ou encore d'inciter les consommateurs à bien les entretenir et à faire réparer plutôt que de remplacer.

En revanche, s'il y a bien une mention que nous n'avons pas trouvée au sein de la synthèse de l'étude, c'est bien celle de la responsabilité des industriels. Les consommateurs auront beau faire tous les efforts possibles pour préserver du mieux qu'ils peuvent leurs équipements, cela ne peut pas changer positivement et durablement sans le concours des industriels sur la conception des produits et la question de l'obsolescence programmée. On pense, par exemple, aux mises à jour logicielles dont le suivi est souvent trop court dans le temps sur des produits comme les smartphones et les téléviseurs connectés ; un bel exemple récent ? Le Samsung Galaxy Z Fold 2 qui n'aura bientôt plus le droit aux mises à jour logicielles, quatre ans seulement après son lancement à 2 000 € !

Source : ARCOM

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