Les Français sont conscients de l'impact environnemental des outils et services numériques qu'ils utilisent, mais ils ne sont pour autant pas encore prêts à bouleverser leur quotidien pour diminuer leur empreinte carbone.
Pour sonder l'opinion sur les pistes à explorer afin de tenter de réduire notre impact collectif sur l'environnement, Orange avait lancé, le 16 janvier 2023, une grande consultation citoyenne en association avec la plateforme Make.org. Ce mardi 27 juin, l'opérateur et l'organisation nous livrent les résultats d'une démarche qui a mobilisé près de 170 000 citoyens, pour un total de 6 000 propositions recueillies et quelque 2,6 millions de votes.
Les contraintes mettent à mal les efforts de diminution de l'empreinte carbone
Il ne fait aucun doute que l'empreinte carbone du numérique est de plus en plus importante en France. Dans l'Hexagone, elle pesait pour 2,5 % des émissions totales en 2020. L'ADEME (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie) et l'ARCEP (le régulateur des télécoms) nous expliquaient récemment que celle-ci devrait progresser de 45 % dans le pays d'ici 2030, si aucune mesure concrète n'était prise. Mais les Français sont-ils capables de fournir les efforts nécessaires pour limiter l'impact environnemental du numérique ? Et surtout, en ont-ils envie ?
Prenons un exemple tiré de l'étude : à peine 4 Français sur 10 (39 %) considèrent qu'il faudrait « limiter l'achat d'équipements numériques au sein d'un même foyer et les partager ». Ils sont quasiment aussi nombreux (37 %) à se dire « contre » cette proposition. Les réticences sont multiples, notamment sur l'idée de mettre fin aux forfaits illimités (33 % sont contre) ou sur l'intérêt de limiter l'usage d'un smartphone à certaines fonctionnalités (42 % pour, 39 % sont contre).
« Les citoyens préfèrent ne pas trop bouleverser leurs habitudes, ou en tout cas, que les changements de pratiques restent optionnels », note Orange, qui a perçu la réticence autour des solutions les plus contraignantes. Celles qui impliquent aussi une notion d'obligation ou de taxation suscitent globalement une nette opposition.
Durabilité et fin de l'obsolescence programmée : les citoyens disent « oui »
Là où les Français sont d'accord, c'est sur la question de la durabilité des appareils. L'augmentation de la durée de vie des produits, et donc la lutte contre l'obsolescence programmée, revient dans 57 % des 690 propositions les plus plébiscitées. 84 % des votants veulent que leur smartphone « dure au moins 8 ans », alors qu'aujourd'hui, on change d'appareil en moyenne tous les deux ans.
Les questions connexes de la réparabilité des appareils et du changement des pièces (le Parlement européen a adopté de nouvelles règles pour rendre les batteries des smartphones et autres tablettes amovibles) occupent une place centrale.
En ce qui concerne les autres thématiques, les e-mails, spams et publicités ont aussi fait réagir, avec des propositions autour de la lutte contre les spams, de l'interdiction des écrans publicitaires numériques, de la suppression automatique des e-mails, ou de la limite de l'envoi et de la taille de ces courriers électroniques.