Une étude réalisée par des chercheurs de l'université de Purdue met en avant le fait que les applications mobiles gratuites sont généralement plus gourmandes en énergie que leurs versions payantes. La faute, notamment, à la publicité.
Le résultat de l'étude, publiée sur le site de Microsoft Research (PDF) met en effet en lumière que les versions gratuites des applications mobiles ont tendance à décharger plus rapidement la batterie d'un mobile que leurs versions payantes, en grande partie en raison de l'ajout de modules publicitaires dans lesdites apps. Ce moyen de monétisation permet de combler le manque à gagner de la gratuité, mais paradoxalement pour le mobinaute, il n'est pas aussi transparent qu'il pourrait l'imaginer.
L'étude, qui se base sur les résultats obtenus via un programme conçus par les chercheurs - Eprof - prend quelques exemples significatifs pour expliquer ses découvertes, et se base notamment sur des applications Android et Windows Phone 6.5. On apprend notamment que la version gratuite Angry Birds consacre environ 45% de l'énergie consommée à la géolocalisation du terminal permettant d'afficher de la publicité ciblée, et ne consacre que 20% au fonctionnement du jeu en lui-même. Même constat avec d'autres applications comme Free Chess (50%) l'app du New York Times (33%) ou encore Map Quest.
Dans leurs analyses, les chercheurs ont également mis en avant que certaines des applications tardaient à fermer la connexion 3G aux serveurs appelés. Les quelques secondes durant lesquelles la connexion 3G est inutilement établie pèsent lourd dans la balance et représenterait jusqu'à 25% du total de l'énergie consommée par les applications.
En somme, les applications gratuites ont des inconvénients qui se cachent derrière l'affichage de publicités ciblées que le mobinaute accepte pour ne pas les payer. La consommation de bande passante et d'énergie reste cependant particulièrement élevée compte tenu de ce que les applications ont réellement besoin pour fonctionner.
On notera que les chercheurs ne donnent pas de données concernant d'autres systèmes, comme iOS, sur lequel le fonctionnement d'Eprof poserait des difficultés. On peut néanmoins se demander pourquoi l'étude se focalise sur Windows Mobile 6.5 au lieu de Windows Phone 7, alors que Microsoft Research y a participé.