Starlink

Les sociétés SpaceX et L3Harris ont été sélectionnées, le 5 octobre par la Space Development Agency, afin de concevoir et fabriquer huit satellites de nouvelle génération. Ces derniers seront chargés de détecter des missiles balistiques et hypersoniques pour le compte des forces armées américaines.

À terme, le Pentagone envisage d’opérer en orbite basse plusieurs centaines de satellites de différents types.

Des constellations de satellites pour les besoins militaires

La Space Development Agency (SDA) a été créée en mars 2019 afin de développer la nouvelle architecture spatiale des forces armées américaines. Jusqu’à présent, les satellites militaires restaient des engins lourds, très performants et donc relativement peu nombreux. Ces dernières années, le Pentagone s’est toutefois intéressé aux architectures de constellations satellitaires en orbite basse développées par le « New Space », et notamment SpaceX (réseau Starlink) et OneWeb.

Dans la décennie à venir, le Pentagone souhaite ainsi migrer la quasi-totalité de ses capacités spatiales vers l’orbite basse, dans le cadre de la National Defense Space Architecture. Concrètement, cette architecture spatiale reposera sur plusieurs constellations spécialisées : communication, reconnaissance, détection de menaces, etc. Chaque constellation comprendra quelques dizaines ou centaines de petits satellites légers, peu coûteux et basés sur des technologies commerciales.

En août, un premier contrat a été passé afin de développer la constellation chargée d’assurer la mise en réseau des divers satellites. Désormais, la SDA se lance dans le concret avec des satellites porteurs de nouvelles capacités opérationnelles. Et SpaceX a logiquement été désignée comme une des deux entreprises compétitrices pour la réalisation de la constellation anti-missile.

SpaceX rentabilise l’expertise acquise avec Starlink

Chacun des deux compétiteurs sera chargé de livrer, en 2022, quatre satellites optimisés pour la détection et le suivi de missiles balistiques et hypersoniques. Si les designs proposés offrent satisfaction, plusieurs dizaines de satellites pourront à terme être commandés à L3Harris ou SpaceX. Alors que L3Harris est déjà un fournisseur historique de satellites militaires, il s’agit là d’un premier contrat pour SpaceX.

Il faut dire que la société d’Elon Musk a de nombreux atouts à faire valoir. Comme la National Defense Space Architecture fait la part belle à la maîtrise des coûts, SpaceX a proposé un design de satellite militaire basé sur ses satellites Starlink. Toutefois, au lieu d’embarquer les technologies de communication destinées à offrir une couverture internet mondiale, la version militaire embarquera une charge utile capable de détecter et de suivre le déplacement de missiles adverses.

D’après le directeur de la SDA, Derek Tournear, SpaceX « s’est présentée avec une proposition extrêmement crédible ». Sachant que les entreprises du New Space ont inspiré la nouvelle architecture spatiale militaire américaine, il semble assez logique que SpaceX arrive à se positionner sur ce nouveau marché.

Si les expérimentations menées par le Pentagone à partir de 2022 portent leurs fruits, la SDA estime que près d’un millier de satellites légers pourraient être mis en réseau d’ici 2026. Ces derniers seraient alors exploités par la nouvelle US Space Force.

Source : SpaceNews