La capsule Crew Dragon restera le principal « taxi » de la NASA en 2022. Crédits : NASA
La capsule Crew Dragon restera le principal « taxi » de la NASA en 2022. Crédits : NASA

Le désastreux programme Starliner de Boeing entraîne un nouveau changement. Pour qu'ils aient une chance de partir en mission en 2022, la NASA transfère Nicole Mann et Josh Cassada sur la mission Crew-5 avec une capsule de SpaceX. Les soucis techniques ne sont pas résolus chez Boeing…

Crew Dragon multiplie les vols : les dents grincent !

Quand SpaceX brille, Boeing se ternit

À l'occasion d'une conférence de presse avant la prochaine rotation américaine vers la Station spatiale internationale (Crew-3, prévue le 30 octobre), la NASA et ses partenaires industriels du « Commercial Crew » ont fait un point d'avancement sur les travaux actuels, quelques changements et les missions à venir.

On peut en retenir que la capsule Crew Dragon de SpaceX, qui a déjà transporté 14 astronautes vers l'orbite, tient ses promesses. Malgré un retard de développement, les missions se succèdent, la réutilisation ne semble pas poser de problème et la flotte s'agrandit : Crew-3 va décoller sur une nouvelle capsule, et SpaceX envisage de rester un temps avec quatre véhicules en rotation. Il faut dire que le calendrier est exigeant…

En 2022, Crew Dragon a déjà prévu les missions Crew-4 (avril) et Crew-5 (été-automne) au service de la NASA, ainsi qu'une ou deux missions avec Axiom. Côté Boeing, le tableau est beaucoup moins reluisant. Comme la capsule Starliner souffre de retards toujours plus conséquents, la NASA enverra Nicole Mann et Josh Cassada sur la mission Crew-5. Une véritable claque… Depuis 2018, les deux astronautes étaient à l'entraînement pour voler avec Boeing.

Nicole Mann et Josh Cassada seront les premiers formés sur Starliner ET Crew Dragon. Crédits : NASA
Nicole Mann et Josh Cassada seront les premiers formés sur Starliner ET Crew Dragon. Crédits : NASA

Problemliner

Sélectionnée en 2013, Nicole Mann n'a pas encore volé. Elle devait décoller avec le premier équipage de Starliner lors d'un vol d'essai vers la Station spatiale internationale (le CFT pour Crew Flight Test). Josh Cassada, de la même sélection (et un « rookie » lui aussi) était assigné à la mission suivante, la première avec un équipage complet… Mais depuis son vol raté de 2019, la capsule de Boeing enchaîne les problèmes.

À la longue période qu'il a fallu pour corriger les erreurs et préparer une capsule pour son vol inhabité OFT-2 (Orbital Flight Test), Boeing a dû ajouter une facture payée en interne qui dépasse les 410 millions de dollars. Et Starliner aurait dû décoller cet été, mais un problème de vannes bloquées dans son compartiment de service a renvoyé la capsule jusqu'à son hangar d'assemblage. Boeing n'a pas encore révélé si, oui ou non, le problème est identifié, et quels sont les correctifs à mener. Et en fonction du calendrier de l'ISS et de la disponibilité des lanceurs, le vol ne dépend pas non plus que de Boeing.

Résultat, le vol OFT-2 n'est plus attendu avant début 2022, et le premier essai avec des astronautes à bord au moins à l'été, voire à l'automne prochain. Reste que le calendrier est complexe, aussi la NASA qui a besoin que ses astronautes les moins expérimentés gagnent leurs galons (surtout qu'ils sont en lice pour de futures missions lunaires), a préféré les assigner à une mission avec SpaceX.

La longue attente devra au moins se poursuivre à 2022. Crédits : Boeing/ULA

En attendant le bon moment

Boeing souffre de la comparaison face à SpaceX, à cause des erreurs techniques comme du montant que l'entreprise avait demandé à la NASA lors de sa sélection en 2015. Surtout, la capsule semble engluée aujourd'hui entre des vols toujours repoussés et de futurs agendas difficiles à justifier.

Par exemple, Boeing a choisi de faire voler toutes ses missions Starliner avec le lanceur Atlas V de United Launch Alliance (ULA). Un choix discutable, alors que ULA est en pleine transition vers son lanceur Vulcan… Liée par son contrat, et soutenue par les politiciens des États concernés, la NASA continue de croire en son partenariat industriel à deux fournisseurs.

Source : The Verge