Le récent changement de nom de Facebook pour Meta remet sur le devant de la scène la question cruciale de sa politique de modération, car l'un des enjeux pour le groupe sera de réussir à protéger les futurs utilisateurs de son metaverse.
Après le temps des annonces officielles, Meta s'interroge sur sa capacité à gérer les débordements et infractions au sein de son univers virtuel. Et ce n’est pas très rassurant !
Une modération virtuelle est-elle possible ?
Facebook a récemment fait les gros titres en annonçant changer de nom pour Meta, dans une décision qui s'accompagne d'une volonté affirmée de s'inscrire dans l'univers des metaverses. Ces mondes virtuels, qui pourraient bien devenir le futur des réseaux sociaux actuels, n'échappent pas à la nécessité d'en gérer les débordements et autres comportements inappropriés. Un domaine dans lequel Facebook ne brille aujourd'hui pas par ses pratiques de modération jugées peu efficaces. Or, rien ne laisse penser que les choses pourraient être plus simples dans l’environnement de réalité virtuelle que promet Meta.
Ce constat vient d'Andrew Bosworth, désigné comme le prochain maître d'œuvre de cette transition historique au sein de Meta. Dans une note interne rédigée à destination de ses employés, il aborde sans détour le caractère « pratiquement impossible » d'une protection efficace des utilisateurs - et ce malgré un budget estimé à 10 milliards de dollars par an pour construire ce metaverse, qui inquiète déjà les groupes de défense de la vie privée et les experts en sécurité.
Un « environnement toxique » pour les femmes et les minorités
Des inquiétudes que les déclarations d'Andrew Bosworth ne vont très certainement pas réussir à apaiser, d'autant plus qu'il ajoute que cet univers virtuel encore théorique pourrait rapidement se transformer en un « environnement toxique » pour les femmes et les minorités. Une certitude, d'après lui, si Meta ne change rien aux pratiques controversées qui ont construit la réputation catastrophique de Facebook dans le domaine de la modération de ses différents réseaux. Une « menace existentielle » qui flotte comme une épée de Damoclès sur le destin du futur metaverse à la sauce Zuckerberg, en quelque sorte.
De là à dire que la récente transition de Facebook à Meta pourrait avoir été réalisée avec une certaine précipitation, il n'y a qu'un pas que les détracteurs du projet n'hésiteront pas à franchir. Meta a, quoi qu'il en soit, du pain sur la planche, car il va désormais s'agir d'organiser la gestion d'un univers virtuel peuplé par ses 2,85 milliards d’utilisateurs mensuels. Le changement de nom n'était finalement que la partie la plus simple du projet.
Source : The Verge