Bastien Didier a développé une technologie propriétaire brevetée qui permet de piloter les objets connectés par la pensée. Avec sa start-up Mentalista, il avait déjà bluffé son monde il y a quelques années sur des salons comme VivaTech ou la Paris Games Week.
Dès l'âge de 18 ans, il plongeait dans l'univers des neurosciences. Bastien Didier, aka Gille de Bast, véritable autodidacte, a aujourd'hui 28 ans. Et le voici qui s'attaque au marché mondial des interfaces cerveau-environnement, un marché qui pèse tout de même 11,5 milliards de dollars. Celui dont la start-up a été « détectée » par EDF à VivaTech en 2019 grâce à son système vous faisant jouer au football avec la pensée, a développé une technologie brevetée qui permet de prendre le contrôle d'un objet par la pensée. Une histoire d'ondes cérébrales, vous l'aurez compris, qui se transforme en véritable aventure entrepreneuriale.
Mentalista exploite les capacités cérébrales du cerveau
Il y a quelques années, Bastien Didier s'était lancé le défi de créer la première start-up française spécialisée dans la recherche et le développement d'interfaces cerveau-environnement, Mentalista. Il s'est alors entouré d'une équipe composée d'experts en ingénierie, design et computer science. En 2017, il a pu développer sa technologie propriétaire (hardware ET software) qui permet à la fois de recueillir, de sécuriser, d'analyser et d'actionner les ondes cérébrales dans le but de piloter des objets connectés par la pensée.
Pour cela, Mentalista utilise la technique de l'électroencéphalographie (EEG), connue pour recueillir les impulsions électriques du cerveau grâce à des électrodes placées sur la tête. La start-up a mis au point un nouveau langage qui aide à analyser les images mentales du cortex visuel. Elle a, pour ce faire, développé une interface web qui inclut le traitement des données en temps réel, des API, l'accès à des démos et même un SDK pour la création d'applications.
Plus d'une centaine de clients et partenaires ont déjà été conquis par les capacités de Mentalista, comme Alpine F1, KPMG, Airbus, Google, AXA, Legrand, Inria, le CNRS, Polytechnique ou encore Havas. La start-up a su aussi convaincre grâce à ce que l'on appelle l'hyperscanning, la mesure simultanée de l'activité cérébrale de plusieurs individus, et une meilleure compréhension de leur environnement à l'aide d'équipements comme une caméra, un GPS, un micro ou de l'eye-tracking.
Le « Mentalista Club » met sa technologie à disposition et mise sur le développement du marché
L'aventure est devenue, nous le disions, entrepreneuriale. Mentalista espère désormais un succès sur le long terme en se tournant vers les marchés de la santé, du bien-être, de la communication, de la maison connectée, du divertissement, du sport, de la banque ou de l'industrie. D'ici quelques années, ceux-ci verront les interfaces cerveau-environnement s'étendre jusqu'à eux, avec des usages qui auront une influence certaine sur leur quotidien.
Bastien Didier et ses équipes viennent tout juste de décider d'ouvrir leur technologie propriétaire aux industriels, mais aussi aux intégrateurs et aux laboratoires au travers du Mentalista Club. Ce dernier permet à ses membres d'accéder à la fois à la technologie et aux algorithmes développés par la start-up. Ils peuvent aussi prendre part à des formations, débats, événements et appels à projets.
Des abonnements à 9 000, 20 000 et 60 000 euros sont proposés pour accompagner les membres dans leurs phases de conception, de recherche et de commercialisation. Mentalista mise sur le fait qu'aucune norme universelle véritable n'existe pour collecter et analyser des données générées par le cerveau humain. La jeune entreprise y voit des opportunités de marché et de futures applications porteuses, notamment du côté des casques (pilotage, audio, sécurité, VR…).
Mentalista, qui est parvenue à séduire des business angels comme Gotaga, Alain Thibault, Marc Michel ou Stéphane Distinguin entend désormais fortement accélérer sa croissance, et ce, dès cette année.