© EPFL Alain Herzog
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Jeff Bezos et Bill Gates rejoignent Elon Musk dans le secteur en vogue des implants neuronaux en investissant dans une entreprise américaine.

La start-up Synchron, qui accueille les deux milliardaires, veut développer une technologie interface cerveau-machine destinée aux personnes paralysées.

Synchron lève 75 millions de dollars

Une fois encore, on retrouve Jeff Bezos et Elon Musk dans la même course. Alors que les deux milliardaires s'illustrent déjà par leur rivalité dans le domaine spatial, avec Blue Origin pour l'un et SpaceX pour l'autre, voilà que l'on va maintenant retrouver les deux hommes dans le secteur des implants cérébraux.

Mais là où Elon Musk a cofondé directement Neuralink, le patron d'Amazon a préféré investir, en compagnie de Bill Gates, dans une entreprise existant déjà : Synchron. Les deux partenaires ont ainsi participé à un tour de table mené par ARCH Venture Partners, qui a permis de récolter 75 millions d'euros.

Une belle réussite pour Synchron qui en est, depuis sa création en 2016 par le neurologue Thomas Oxley, à 145 millions de dollars de fonds récoltés, alors que Neuralink, qui espère tester ses implants sur les humains prochainement, a dans le même temps levé 373 millions de dollars.

Un outil thérapeutique pour les personnes paralysées

Mais si les deux sociétés travaillent sur le même segment de marché des neurotechnologies, leurs ambitions sont différentes. Synchron souhaite, avec son implant nommé « Switch », permettre aux patients implantés de contrôler directement un ordinateur, qui leur permettra de communiquer.

Elon Musk, lui, espère en plus de l'utilisation médicale pouvoir un jour permettre à des personnes en bonne santé de recevoir son implant, dans le but de contrôler des objets électroniques par la pensée et d'améliorer leurs capacités cognitives. Des aspirations différentes qui se matérialisent par des pratiques différentes. Alors que Neuralink accède directement au cerveau de l'implanté, avec les risques que l'on imagine, Synchron passe par la veine jugulaire afin de placer l'implant près du cortex cérébral.

L'entreprise de Thomas Oxley a par ailleurs déjà reçu en 2021 l'approbation de la Food and Drug Administration pour des essais cliniques, qui ont débuté en juillet 2022 avec la première implantation de sa prothèse. Les chercheurs vont pouvoir évaluer l'efficacité de Switch pour des tâches telles que l'envoi de mail ou les achats sur internet.