neuralink

Lors d’un événement organisé ce mercredi 30 novembre, Elon Musk a assuré que l’une de ses entreprises, Neuralink, serait prête à tester sa technologie sur un cerveau humain dans près de six mois. Ce n’est pas la première fois que le milliardaire annonce des essais humains imminents.

En plus de diriger SpaceX, Tesla et Twitter, Elon Musk a également cofondé Neuralink. L’objectif de cette entreprise est de connecter le cerveau humain à un ordinateur à l’aide d’un implant qui se glisse sous la peau du crâne.

Une smartwatch dans le cerveau

L’événement de Neuralink s’est surtout concentré sur le système robotique qui sera utilisé pour implanter l’appareil. Ce dernier est constitué de plus de 1000 fils minuscules qui sont connectés à la matière grise du cerveau pour établir des connexions avec les neurones environnants. « C'est comme remplacer un morceau de votre crâne par une smartwatch, faute d'une meilleure analogie », explique Elon Musk. Pour « coudre » 64 fils au cerveau, le robot prend environ 15 minutes.

Dans cette vidéo qui résume la conférence, on peut voir le robot implanter le dispositif dans un faux cerveau :

Le but des implants de Neuralink est multiple. Si l’homme d’affaires explique qu’ils pourraient nous permettre, à terme, de ne pas être surpassés par l’intelligence artificielle, leur objectif principal est médical : améliorer ou restaurer la vision chez les personnes malvoyantes, restaurer le mouvement chez les personnes paralysées, etc.

Pour l’heure, le plus grand accomplissement de Neuralink est la démonstration d’un singe capable de jouer à Pong grâce à son cerveau. Pour la communauté scientifique, cela reste néanmoins minime. « Ce sont des avancées progressives. Le matériel est impressionnant mais ne représente pas une avancée spectaculaire dans la restauration ou l'amélioration des fonctions cérébrales », déclare Daniel Yoshor, neurochirurgien et neuroscientifique à la Perelman School of Medicine de l'Université de Pennsylvanie.

Par ailleurs, l’entreprise Synchron, grande rivale de Neuralink, a déjà fait mieux que cette dernière. Au mois de juillet, elle a en effet installé avec succès un implant chez une personne atteinte de Sclérose Latérale Amyotrophique ou maladie de Charcot, qui entraîne une perte progressive des neurones moteurs du cerveau et de la moelle. Grâce au dispositif qui traduit ses pensées en commandes informatiques, le patient devrait pouvoir surfer sur Internet et envoyer des messages textuels.

Dans six mois… Vraiment ?

Neuralink semble bien décidée à rattraper son retard, et vite. « Nous pensons que d'ici six mois, nous devrions être en mesure d'installer un Neuralink sur un humain », a annoncé Elon Musk. Le milliardaire a également affirmé qu’il serait très probable qu’il soit lui-même équipé d’un implant à l’avenir, et que son entreprise avait fait le nécessaire pour que sa technologie soit approuvée par la Food and Drug Administration (FDA) pour une future commercialisation.

Cette date est toutefois à prendre avec des pincettes. En 2019, Musk assurait que les essais sur les êtres humains étaient imminents. Rebelote en 2021, où il promettait que ce serait le cas en 2022. S’il dit vrai cette fois, alors les essais seraient pour la mi-2023, mais il y a encore des chances qu’ils soient repoussés.

Neuralink a connu plusieurs déboires depuis sa création. Tandis que 15 des 23 singes utilisés en tant que cobayes sont morts, le cofondateur de l’entreprise, Max Hodak, a décidé de la quitter sans aucune explication.