Réseaux neuronaux : un travail minutieux d'apprentissage
« Coditany of Timeness » : c'est le titre d'un album de black metal pas comme les autres. Sa particularité : il a été créé sans intervention humaine, les ordinateurs ont décidé de tout, même de son titre.« Inventé », pas tout à fait, car tout comme un être humain, avant de déployer sa créativité, l'ordinateur a besoin d'apprendre en étudiant « l'état de l'art ». Au cours de leur expérience, Zack Zukowski et CJ Carr (qu'on connaît surtout par leur surnom « Dadabots ») ont disséqué « Diotima », un vrai album de black metal du groupe américain Krallice, en mini-morceaux de huit secondes chacun. Certains morceaux ont été utilisés pour apprendre à l'ordinateur comment était « structurée » cette musique. Car ces milliers de morceaux appartenant à un même genre musical et à un même auteur ont forcément beaucoup de ressemblances, chacune desquelles peut être identifiée et « décrite » par l'intelligence artificielle. Après tout, c'est cela, la spécialité des ordinateurs : traiter des volumes de données importants et notamment trouver des similitudes.
Un album de 20 titres musicaux créé de toutes pièces par l'IA
Une fois ces « connaissances » obtenues, tout comme le ferait un cerveau humain, l'ordinateur a créé de toutes pièces une œuvre originale, en s'appuyant sur les « règles » qu'il a pu déduire lors de l'apprentissage. Par exemple, en analysant une suite de morceaux, il a pu déduire comment les morceaux pouvaient s'enchaîner et, au contraire, quels types d'enchaînements n'étaient pas possibles.La création de l'album a pris trois jours aux Dadabots. Ce délai important aux vues des capacités de calculation d'un ordinateur s'explique par le fait qu'un tri humain était de la partie. Concrètement, lorsque les « œuvres » résultant de cette « créativité » n'étaient pas intelligibles, les deux musiciens en herbe les supprimaient et ordonnaient à l'ordinateur de produire une nouvelle « œuvre ». Au final, ils ont obtenu 20 titres musicaux de quatre minutes chacun. Qui sait, dans quelques années on écoutera peut-être tous de la musique composée par les réseaux neuronaux !