La BioHome3D vue de l'extérieur © The University of Maine
La BioHome3D vue de l'extérieur © The University of Maine

Les chercheurs de l'université du Maine ont fabriqué par l'impression 3D une maison complètement recyclable faite de matériaux naturels. Et il n'a fallu que quelques heures pour lui donner vie.

Plusieurs pays et régions du monde sont frappés par une pénurie de logements, mais aussi de main-d'œuvre, ce qui pousse les scientifiques du globe à se creuser les méninges pour trouver des solutions salvatrices. Les chercheurs de l'université du Maine (à la pointe nord-est des États-Unis) ont peut-être trouvé le moyen de contenir cet épineux problème. Construire des maisons en 3D ? Oui, mais ce n'est plus forcément une nouveauté, et c'est même une tendance. Là où ils brillent, c'est que plutôt que d'utiliser du béton ou d'autres matériaux traditionnels, ils vont utiliser des matériaux naturels et recyclables.

Une maison 100 % recyclable

BioHome3D, c'est son nom, est la première maison entièrement construite à partir de matériaux dits biosourcés. S'il ne s'agit que d'un prototype, le résultat est prometteur, autant visuellement que d'un point de vue environnemental.

Les chercheurs de l'Advanced Structures and Composites Center (ASCC) de l'université du Maine ont donc bâti, grâce à l'impression 3D, cette maison d'environ 56 m². Son sol, ses murs et son toit ont été imprimés en fibre de bois d'origine naturelle et en résine biosourcée, ce qui fait que la BioHome3D est recyclable à 100 % et qu'elle garantit une isolation entièrement naturelle.

Le salon de la BioHome3D © The University of Maine
Le salon de la BioHome3D © The University of Maine

Les déchets liés à la construction ont quant à eux été presque entièrement éliminés grâce à l'insolente précision du processus d'impression.

Un assemblage en moins d'une demi-journée

La maison a été imprimée en modules séparés, 4 au total, qu'il a fallu ensuite déplacer sur le lieu d'assemblage pour monter le tout. Et c'est évidemment là que la magie de l'impression 3D opère. Il n'a fallu qu'une petite demi-journée pour assembler les modules, puis seulement 2 heures pour connecter l'habitation au réseau électrique par un seul et même électricien. Gain de temps, réponse à la pénurie de main-d'œuvre : les avantages ne manquent pas.

« De nombreuses technologies sont en cours de développement pour imprimer des maisons en 3D, mais contrairement à la BioHome3D, la plupart sont imprimées avec du béton », rappelle le directeur général de l'ASCC, Habib Dagher, qui salue l'impact environnemental particulièrement faible du prototype.

La BioHome3D vue de l'intérieur © The University of Maine

La construction de la maison permet en effet de se passer du ciment, élément clé dans la fabrication du béton, dont l'empreinte carbone est très importante. Selon le Think tank Chatham House, le ciment pèse pour 8 % des émissions mondiales de CO2.

« Contrairement aux technologies existantes, l'ensemble de la BioHome3D a été imprimé, y compris les sols, les murs et le toit. Les biomatériaux utilisés sont 100 % recyclables, nos arrière-petits-enfants pourront donc recycler intégralement BioHome3D », ajoute le chercheur. Une victoire environnementale, donc. La maison sera d'ailleurs équipée de capteurs, notamment thermiques, pour étudier son comportement et ses performances durant l'hiver.