Lors de ses intentions de prière mensuelles, le pape François a demandé aux catholiques du monde entier de concentrer leurs vœux pour que la « robotique et l'intelligence artificielle servent toujours l'Humanité », expliquant qu'elles « sont au cœur du changement d'époque » que nous vivons.
Un sujet qui n'est pas si étranger au pape et au Vatican. Plus tôt dans l'année, l'Etat papal approuvait « l'appel de Rome pour une éthique de l'IA ». Il y a quelques jours, nous apprenions également que le Vatican utilisait un système d'intelligence artificielle pour protéger les documents numériques de sa librairie.
Progrès technologique pour progrès humain
Chaque mois, le pape transmet à ses fidèles une intention de prière. Il s'agit de sortes de missives, notamment transmises par email et sur YouTube, proposant un thème afin « d'approfondir les prières quotidiennes » des croyants. Ainsi en septembre, l'intention de prière portait sur les ressources de la planète, tandis qu'en mars dernier, le pape encourageait ses ouailles à prier pour les fidèles de Chine.
En novembre, le thème choisi est donc l'intelligence artificielle. Dans la vidéo publiée par le Vatican sur YouTube, le pape François affirme que l'IA est « au cœur du changement d'époque que nous vivons » et qu'elle peut faire évoluer le monde, pour le meilleur… Mais seulement si elle permet de réduire les inégalités.
« En effet, si le progrès technologique accroit les inégalités, ce n'est pas un progrès réel. Les avancées futures doivent être orientées vers la dignité des personnes », souligne de façon assez prosaïque le message. Pas de grande crainte ou d'alerte en perspective, donc.
L'Eglise n'est pas étrangère à l'intelligence artificielle
En février dernier, pour la première fois, l'Eglise était à l'origine d'un texte sur l'intelligence artificielle. Surnommé « l'Appel de Rome pour une IA éthique », le document réunit notamment le Vatican, Microsoft et IBM autour de six principes clés visant à « protéger les personnes », particulièrement les « faibles et non privilégiés », du développement de l'intelligence artificielle. Un texte qui ne pose évidemment pas d'engagements contraignants, mais qui illustre tout de même la volonté de l'Eglise de s'intéresser aux questions soulevées par les nouvelles technologies.
De façon plus anecdotique, nous avons appris cette semaine par la voie de The Guardian que le Vatican faisait désormais appel à Darktrace – une
entreprise spécialisée dans l'utilisation de l'IA pour la cybersécurité – afin de protéger sa bibliothèque numérique. Depuis 2012 et le début des travaux de numérisation de la célèbre bibliothèque du Vatican, ces documents seraient l'objet d'une centaine de tentatives d'attaques informatiques chaque mois.
Source : The Verge