Le Premier ministre veut mettre l’IA au service de l’administration publique © Andrey_Popovck / Shutterstock
Le Premier ministre veut mettre l’IA au service de l’administration publique © Andrey_Popovck / Shutterstock

L’intelligence artificielle sera-t-elle la sauveuse ou la fossoyeuse des services publics ? La réponse à cette question pourrait arriver plus tôt que prévu, le Premier ministre ayant exprimé son intérêt pour cette technologie.

L’IA est à la mode et le gouvernement ne veut pas louper le coche. Lors d’un déplacement dans les Hauts-de-Seine le 23 avril 2024, Gabriel Attal a annoncé vouloir s’appuyer sur les capacités des grands modèles de langage pour simplifier le quotidien des agents administratifs comme celui des usagers. « Débureaucratisons l’administration et simplifions les quotidiens » a lancé, bravache, le Premier ministre devant un parterre de journalistes et d’agents de la fonction publique.

Répondre à vos questions sur les impôts

D’après le chef du gouvernement, l’intelligence artificielle pourrait aider à « rédiger les réponses aux 16 millions de demandes annuelles en ligne » actuellement géré par l’administration fiscale. Les demandes de projets environnementaux type parcs éoliens ou aménagement urbain seront aussi « préinstruits » par une IA, a annoncé le Premier ministre. « Choisissons l’IA, ne la subissons pas », a résumé le locataire de Matignon.

Bien évidemment, pas question de laisser les petites pattes de ChatGPT ou d’autres GAFAM traîner sur des données aussi sensibles que les déclarations d’impôts par contre. Le modèle utilisé tant vanté par Gabriel Attal sera « souverain ». Et à vrai dire, il existe déjà. Albert, de son petit nom, a été conçu par la Direction interministérielle du numérique (DINUM) et est déjà testé dans certains secteurs de l’administration, notamment par la Direction générale des Finances publiques et les Maisons France Services.

Albert, l'IA made in France

Dans ce dernier cas, Albert est utilisé pour permettre aux conseillers de répondre plus facilement aux questions spécifiques des usagers en naviguant rapidement dans les méandres des textes de loi et autres décrets. Pas question, cela dit, de remplacer les agents assermentés selon Gabriel Attal. Selon lui, cette technologie « sera une chance pour remettre de l’humain au cœur des services publics » en laissant « à l’IA les tâches rébarbatives, et aux agents publics, le lien avec nos concitoyens ».

Ce n’est pas la première fois que les services de l’État se saisissent des capacités de l’IA. On se souvient qu’en 2023, le fisc était parti à la chasse aux piscines non déclarées grâce à des photos satellites et de l’analyse d’image. Le « tri » opéré par les Caisses d’allocations familiales découle aussi de la même logique. Cette fois-ci, cela dit, les ambitions sont autrement plus importantes. Les plus curieux pourront aller voir le code source d’Albert, disponible sur GitHub.

A découvrir
Quelles sont les meilleures IA pour générer vos contenus ? Comparatifs 2024

10 novembre 2024 à 19h08

Comparatifs services

Source : Le Monde