Vue aérienne sur une villa avec piscine © Anikin Dmitrii / Shutterstock
Vue aérienne sur une villa avec piscine © Anikin Dmitrii / Shutterstock

L'intelligence artificielle utilisée par les Impôts pour débusquer les piscines laisse à désirer. Elle confondrait certains bassins avec des places pour handicapés, pour un taux d'erreur de 30%.

Vous vous souvenez peut-être qu'il y a près d'un an, le Fisc avait repéré près de 120 000 piscines non déclarées, grâce à l'intelligence artificielle et aux images satellites. À mesure que le nombre d'agents diminue au sein de la Direction des Finances publiques, le recours à l'IA se fait de plus en plus pesant, les erreurs de plus en plus importantes, et tout cela provoque la grogne des contribuables.

L'IA du Fisc confond des places pour handicapés ou des bâches d'agriculture avec des piscines

Pendant que l'État veut toujours plus simplifier les démarches administratives des Français, l'IA utilisée par l'Administration fiscale boit la tasse. Selon la CGT Finances publiques 13, l'intelligence artificielle à laquelle les agents ont recours pour repérer les piscines non déclarées afficherait un taux d'erreur plutôt considérable de 30%.

On rappelle que cette IA consiste en un algorithme qui scanne et analyse des photos aériennes prises par satellite, et qui se base sur la couleur de l'eau. Et malheureusement, les défauts de cette intelligence artificielle sont multiples.

Il peut arriver que celle-ci confonde des places de stationnement réservées aux personnes handicapées avec des piscines. Même chose pour certaines bâches d'agriculture. Alors ne parlons pas de la distinction ô combien délicate entre les bassins démontables, qui ne sont rappelons-le pas imposables, et ceux construits en dur. On pourrait aussi évoquer le cas inverse : une piscine imposable, au bleu peu familier de l'IA, peut passer sous les radars, oui.

30 000 réclamations déposées auprès de Bercy

Pour la CGT Finances publiques, le Fisc en est arrivé là en raison de l'incursion de nouveaux logiciels plus vraiment testés avant d'être mis en service. Conséquence : les réclamations des contribuables auprès de Bercy explosent et se comptent en dizaines de milliers (30 000, selon le syndicat), puisque ce sont à eux de prouver que l'Administration fiscale a fait erreur.

Alors que Gabriel Attal veut plus que jamais injecter de l'IA dans les services publiques pour fournir des réponses plus rapides aux requêtes des citoyens, beaucoup s'inquiètent et redoutent une escalade des plaintes. Car « qui va contrôler les résultats de l'intelligence artificielle ? Personne », selon la CGT. Vu que les courriers de réclamation datant de plus de six mois seraient désormais supprimés, mieux vaut ne pas se gêner, et faire une relance.

À tout cela, il faut aussi ajouter la baisse des effectifs. Pour le seul département des Bouches-du-Rhône, le nombre d'agents de la Direction des Finances publiques aurait plongé de 2 600 à 2 000 en l'espace de dix ans. Pour le contrôle des piscines, ce sont 300 personnes en moins. Ceci explique peut-être cela.

Source : La Provence