Les services de la ville d'Albi sont paralysés depuis le 22 avril 2024 par une cyberattaque © SomYuZu / Shutterstock
Les services de la ville d'Albi sont paralysés depuis le 22 avril 2024 par une cyberattaque © SomYuZu / Shutterstock

Une attaque informatique touche les services de la mairie d'Albi (Tarn) depuis le lundi 22 avril 2024. Ce mardi 23 avril, depuis 9 heures du matin, seuls le standard et le service d'état civil sont opérationnels.

C'est une douche froide qui a littéralement paralysé les services municipaux de la commune de près de 50 000 habitants d'Albi (Tarn) ce lundi 22 avril 2024 au petit matin.

Dans un communiqué sur sa page Facebook, Albi annonce subir une cyberattaque qui a dans un premier temps mis à l'arrêt l'ensemble des services informatiques et téléphoniques de l'hôtel de ville. La municipalité a ensuite déclaré pouvoir assurer à nouveau, ce mercredi 24 avril, l'accueil téléphonique et l'état civil.

Au moins une semaine d'enquête menée par l'ANSSI pour déterminer les causes et l'ampleur de l'attaque, avant un retour à la normale

Toujours sur le pont lorsqu'une collectivité est victime d'une cyberattaque, comme Saint-Nazaire le 10 avril 2024, l'Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information (ANSSI) a été dépêchée au sein de l'hôtel de ville pour mettre les mains dans le cambouis. Afin de déterminer l'origine de l'attaque, les experts de l'ANSSI effectuent en quelque sorte un reset de chaque service informatique. De leur côté, les agents de la ville ont en amont verrouillé toutes les applications potentiellement vulnérables pour éviter de propager l'attaque à d'autres services externes.

Deux cas de figure se présentent alors. Soit le malware a déjà été identifié lors d'autres attaques similaires, comme celle de la petite commune de Floirac, en Gironde, le 18 avril 2024, et dans ce cas, l'ANSSI saura rapidement rétablir le bon fonctionnement des services. Soit il s'agit d'un nouveau virus, et il faudra alors trouver une nouvelle parade. « Il y a des masses de données, de nombreux logiciels à vérifier, cela peut prendre du temps », déplore un représentant du personnel de la mairie d'Albi à nos confrères de La Dépêche du Midi.

Des mesures d'urgence pour assurer la continuité du service public, mais une charge de travail supplémentaire pour les agents

« Tout a été crypté. On fonctionne au papier et au stylo », se désespère un agent municipal. En effet, la désactivation de tous les services afin de permettre aux services informatiques et à l'ANSSI de déterminer les causes de l'attaque a entraîné un retour aux bonnes vieilles méthodes d'un autre siècle.

Mais Stéphanie Guiraud-Chaumeil, la maire (Horizons) d'Albi, tente de rassurer ses concitoyens. Des « mesures d'urgence » ont été mises en place lors d'une réunion de crise afin d'assurer la continuité du service public. C'est ainsi que le standard téléphonique de la mairie ainsi que le service d'état civil ont à nouveau pu être opérationnels dès le mardi 23 avril à 9 h. Les citoyens qui le souhaitent ou qui ont besoin d'un accès aux divers services communaux devront se rendre directement à l'hôtel de ville.

Les agents de la ville d'Albi (Tarn) sont contraints de traiter les demandes au papier et au stylo © Chim / Shutterstock
Les agents de la ville d'Albi (Tarn) sont contraints de traiter les demandes au papier et au stylo © Chim / Shutterstock

Un autre aspect non négligeable de cette cyberattaque, hormis les perturbations techniques et le ralentissement des services qu'elle engendre, est financier. En effet, les services comptables et de paie sont informatisés et paralysés. Les règlements aux fournisseurs ou le paiement des agents peuvent donc être perturbés. Mais là encore, la ville se montre rassurante. Les agents recevront la même rémunération que le mois précédent, et une régularisation éventuelle est à prévoir « plus tard », selon un représentant du personnel. Néanmoins, la charge de travail supplémentaire qui incombe aux agents de service est susceptible de générer des tensions supplémentaires, comme le craignent les syndicats.

La CNIL a été saisie, comme l'exige la loi, et la collectivité albigeoise a déposé une plainte auprès des autorités compétentes.