Le gouvernement promet de l'IA pour aider les élèves © Ground Picture / Shutterstock
Le gouvernement promet de l'IA pour aider les élèves © Ground Picture / Shutterstock

Le ministère de l’Éducation nationale veut faire remonter les niveaux des élèves de lycée grâce à une IA. On vous dit tout.

Plus ou moins d’intelligence artificielle ? Alors que l’Union européenne débat encore des mérites de cette innovation, Gabriel Attal, ministre de l’Éducation nationale, vient d’annoncer qu’un « outil d'IA de remédiation ou d’approfondissement » sera utilisé dans les lycées dès 2024.

Le nom de ce nouvel outil pédagogique ? M.I.A, pour « Modules interactifs adaptatifs ». Son but ? Faire remonter le niveau des élèves avec un accompagnement automatisé et, supposément, adapté à chacun et chacune. Voilà ce qu’on sait sur ce service.

Quelles classes seront concernées ?

Lors de sa conférence de presse dédiée au « choc des savoirs », le ministre de l’Éducation nationale a annoncé que M.I.A sera testé par environ 100 000 élèves de seconde à partir du mois de février prochain. Il sera ensuite généralisé « pour l’ensemble d’une classe d’âge, tous les élèves de seconde » à partir de la rentrée 2024/2025.

La généralisation à d’autres niveaux scolaire n’a pas été évoquée. Sur le site dédié, l’application est présentée spécifiquement comme un moyen de « consolider les compétences nécessaires à chaque élève de seconde. »

Sera-t-elle obligatoire ?

D’après les déclarations du ministre de l’Éducation nationale, « il y aura la possibilité pour les enseignants s’ils le souhaitent, de contrôler ce qui est fait par les élèves et de s’en saisir s’ils le souhaitent ». Le téléchargement et l’utilisation de l’application ne seront donc pas obligatoires, comme Gabriel Attal l’a confirmé à BFM. « C’est un outil qui aura vocation à être utilisé à la maison », a complété le ministre.

Gabriel Attal en 2020 © martinbertrand.fr / Shutterstock
Gabriel Attal en 2020 © martinbertrand.fr / Shutterstock

Quelles matières seront disponibles ?

M.I.A a été pensé d’abord comme un service « pour mettre en œuvre des parcours personnalisés de remédiation et d'accompagnement en français et en mathématiques ». Seules ces deux matières seront à priori concernées. Un choix qui est loin d’être une surprise puisque la culture mathématique et la compréhension écrite sont les deux critères notés par le Programme international pour le suivi des acquis (Pisa), un test développé par l’OCDE sur lequel Gabriel Attal a longuement disserté.

En tout, c’est « 20 000 exercices en français, en mathématiques » qui seront proposés aux élèves et aux professeurs, avec, derrière, un algorithme responsable de trouver les plus pertinents pour chacun et chacune.

Comment cela fonctionnera-t-il ?

L’application, qui sera disponible sur le web et sur mobile, fera d’abord passer un test de compétence à chaque élève pour jauger de son niveau en français et en mathématique donc. Selon le taux de réussite de chacun et chacune, un parcours pédagogique personnalisé sera proposé. Une démo est déjà disponible en ligne.

L’application promet un parcours personnalisé pour chaque élève © MIAseconde

Au-delà de ce « mode solo », M.I.A proposera aussi un mode « playlist » où les professeurs pourront sélectionner des activités et des exercices spécifiques à effectuer, un mode « duo » où les élèves travailleront en binôme « pour favoriser le travail collaboratif entre pairs ».

Par qui est-elle développée ?

Derrière M.I.A se cache l’entreprise EvidenceB, une startup spécialisée dans l’EdTech. La forme a été fondée par Thierry et Catherine de Vulpillières (respectivement ex-directeur des partenariats éducatifs chez Microsoft et ex-professeure agrégée de Lettres) ainsi que Didier Plasse, un entrepreneur passé par Pimkie, Se Loger et Conforama entre autres.

Gabriel Attal l’assure cela dit, M.I.A est un « logiciel souverain, construit avec des chercheurs et des enseignants, propriété du ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse ». Derrière le développement, on trouve aussi Docaposte, la branche numérique du groupe La Poste. L’idée a ensuite affiné avec l’aide du CNRS, de l’université Paris Cité, l’université de Genève et la Sorbonne nouvelle.

Quid des données personnelles des élèves ?

Pour rassurer sur les questions de vie privée, le ministère de l’Éducation a tenu à préciser sur son site que M.I.A stocke les données dans « un environnement sécurisé » labellisé « SecNumCloud » par l’Agence nationale de la sécurité des systèmes informatiques (ANSSI)

La liste des données récoltées et des destinataires de ces données est détaillée dans la politique de confidentialité. Le gros des données est stocké chez EvidenceB avec des données d’usage et des données d’identité partagée entre Docaposte et SendinBlue, une plateforme française pour l’envoi de mail.

Source : BFM, MIAseconde