© Capitole Washington
© Capitole Washington

À la veille de l'investiture de Joe Biden, la reconnaissance faciale, qui aide à identifier les insurgés du Capitole, crée la polémique outre-Atlantique.

Tout le monde a encore en tête les images d'un Capitole envahi par les partisans de Donald Trump et d'une capitale, Washington, assiégée par les autorités américaines, qui tentaient de maîtriser les choses à leur manière. C'était le 6 janvier dernier. Depuis, les autorités traquent les individus qui ont fait irruption dans l'un des lieux emblématiques des États-Unis d'Amérique. Le tout à l'aide de la reconnaissance faciale.

Des insurgés arrêtés grâce à la reconnaissance faciale…

En marge de ce troublant événement, de très nombreuses photos (de presse ou de citoyens) et vidéos ont été mises en ligne, qu'elles aient été faites à l'extérieur ou à l'intérieur du bâtiment. Ni une, ni deux, le FBI s'est procuré les clichés et les films et a fait appel à des partenaires professionnels, comme le Digital Forensic Research Lab du Conseil de l'Atlantique, un groupe de réflexion américain spécialisé dans les relations internationales.

Celui-ci a en effet aidé le FBI à identifier certaines personnes présente dans la foule révoltée ce jour-là, à l'aide d'un programme de reconnaissance faciale qu'il a pu se procurer, et qui était doté de fonctionnalités permettant de procéder à de la correspondance en ligne, notamment en regroupant des photos ou des listes d'anciens étudiants.

Le fait est qu'aux États-Unis, le législateur essaie de faire interdire les logiciels de reconnaissance faciale, dans les lignées des annonces de certains géants de la Tech, comme Amazon ou Microsoft, qui ont décidé de s'éloigner de cette technologie intrusive. Le Digital Forensic Research Lab indique malgré tout avoir utilisé les services cloud Azure, de Microsoft, pour procéder à la reconnaissance faciale.

… qu'une partie des législateurs tente de faire interdire

Le sénateur démocrate du Massachusetts, Edward John Markey, estime que la reconnaissance faciale ne vaut pas les risques encourus. Certains pointent du doigt, outre-Atlantique, les mesures et contrôles policiers discriminatoires et le suivi des personnes que permettrait la technologie.

"Nous avons vu qu'à la suite des crises passées, des Américains innocents ont été soumis à une surveillance problématique accrue", ajoute le sénateur Markey, qui lance un appel aux autorités de façon à appréhender les individus ayant tenté d'assiéger le Capitole sans avoir recours aux outils invasifs comme la reconnaissance faciale.

L'année dernière, le projet de loi déposé au Congrès visant à faire interdire l'usage de la technologie notamment au sein des agences fédérales comme le FBI, n'avait pas abouti. Plusieurs élus démocrates ont donc l'intention de proposer une nouvelle fois cette législation, avec un Congrès qui pourrait davantage leur être favorable.

Source : Reuteurs