L'intelligence artificielle a un peu moins la cote ces derniers temps.
Et c'est un rapport du maintenant fameux cabinet de conseil en stratégie McKinsey qui l'affirme.
Les entreprises moins intéressées
Baptisé « The state of AI », le rapport annuel du cabinet américain nous montre une réalité de l'intelligence artificielle légèrement différente de ce que les progrès d'un ChatGPT peuvent laisser augurer.
En effet, d'après ce document, le nombre de sociétés qui ont fait appel aux services de l'intelligence artificielle n'a eu de cesse de régresser ces dernières années. Sur les 1 500 entreprises interrogées, 58 % affirmaient en 2019 faire appel à cette technologie, contre 56 % en 2021, et surtout 50 % cette année.
« Globalement, l'adoption de l'IA est assez généralisée dans les entreprises. Mais les cas d'usage ne sont pas encore très sophistiqués. Les entreprises ont du mal à passer à l'échelle et à en tirer un avantage compétitif », explique le leader du pôle digital et analytiques chez McKinsey, Stéphane Bout.
Des ingénieurs difficile à trouver
En effet, certains problèmes se posent quant à un usage plus qualitatif de l'intelligence artificielle. Dans le domaine économique, cette technologie reste pour le moment plutôt entre les mains des data scientists, les ingénieurs qui utilisent les données pour concevoir des modèles d'IA.
Or, le passage à l'application industrielle nécessite un autre type de praticien : l'ingénieur en machine learning (apprentissage automatique). Ce profil est plus rare, et donc plus difficile à trouver. Parmi les entreprises interrogées par McKinsey, seules 27 % d'entre elles ont recruté des spécialistes. Cela permet de comprendre le tableau dressé par Stéphane Bout : « Il faut vraiment dissocier l'IA basique de niveau 1, l'IA prédictive de niveau 2 et enfin, l'IA avancée. Aujourd'hui, dans de nombreuses industries, on est plutôt sur les deux premiers cas d'usage. »
Mais si l'adoption massive n'est pas encore sur le pas de la porte, de nombreux secteurs commencent à tirer profit de l'IA. La banque ou la distribution en font déjà un usage fructueux, de même que le domaine la santé, comme le prouve cette intelligence artificielle britannique récemment dévoilée et qui permet un meilleur traitement des victimes d'AVC.
Source : Les Échos