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Arrêté pour un vol commis en Louisiane, l'individu a déclaré qu'il n'était jamais allé dans cet État américain.

Bien que le recours à la reconnaissance faciale par les autorités publiques soit très décrié, les forces de l'ordre de certains pays y ont progressivement de plus en plus accès. Par exemple, les forces de l'ordre de Louisiane, qui ont donné bien malgré elles du grain à moudre aux détracteurs d'un tel usage de l'intelligence artificielle.

Une erreur facilement vérifiable

C'est un mandat d'arrêt pour le vol de sacs à main de luxe en Louisiane qui a conduit la police de l'État de Géorgie à arrêter Randal Reid, 28 ans. Reconnu par un logiciel de reconnaissance faciale sur les images d'une caméra de surveillance d'un magasin de La Nouvelle-Orléans, il a rapidement été incarcéré, les détectives estimant avoir suffisamment de preuves.

Néanmoins, l'avocat de Reid n'a pas eu à déployer beaucoup d'efforts pour défendre son client. En effet, il y avait suffisamment de différences entre ce dernier et la personne filmée pour pointer l'erreur du logiciel. Parmi elles, l'avocat a souligné un grain de beauté sur le visage de Reid, mais également une différence d'une vingtaine de kilos, le vrai coupable ayant des « bras flasques ».

Finalement, les forces de l'ordre ont rapidement reconnu leur erreur et ont relâché Reid au bout d'une semaine. Leur enquête s'est principalement fondée sur l'identification faciale de l'agresseur, au point, selon son avocat, de ne pas effectuer de perquisition au domicile de son client. Cette bévue s'expliquerait notamment par le fait que le coupable et Reid sont tous deux afro-américains.

Des groupes plus affectés par les erreurs de reconnaissance faciale

Le logiciel employé par l'autorité en cause en Louisiane n'est pas connu. Néanmoins, elle aurait déjà utilisé auparavant les systèmes Clearview AI et MorphoTrak. Ce premier utilise des photos provenant de nombreuses sources, dont les réseaux sociaux, pour identifier des individus. On peut le lire sur le site de son fournisseur :

Notre plateforme, alimentée par la technologie de reconnaissance faciale, comprend la plus grande base de données connue de plus de 30 milliards d'images faciales provenant de sources Web publiques, notamment des médias d'information, des sites Web de photos d'identité, des médias sociaux publics et d'autres sources ouvertes.

L'Electronic Frontier Foundation milite pour la limitation, voire l'interdiction, de l'utilisation des systèmes de reconnaissance faciale par le gouvernement américain. Outre les préoccupations relatives à la protection de la vie privée, des événements tels que celui impliquant Randal Reid mettent en lumière un tout autre problème, que l'organisation explique ainsi : « Les logiciels de reconnaissance faciale sont particulièrement mauvais lorsqu'il s'agit de reconnaître les Afro-Américains et d'autres minorités ethniques, les femmes et les jeunes. Ils les identifient souvent mal ou ne les identifient pas, ce qui a un impact disparate sur certains groupes. » Voilà de quoi alimenter un manque d'impartialité fréquemment dénoncé à l'égard des minorités par les autorités à travers le monde.

Source : Ars Technica