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Dans un but thérapeutique, la technologue créative Michelle Huang a développé un chatbot se comportant comme son pendant enfantin.

Une intelligence artificielle entraînée par l'entremise de journaux que l'artiste avait glanés entre ses 7 et 19 ans. L'exercice se serait montré, selon elle, particulièrement édifiant quant à son parcours de vie.

Thérapie artificielle

Le concept de « l'enfant intérieur » n'est pas une nouveauté en soi, s'agissant d'une approche thérapeutique visant à comprendre et guérir des traumatismes passés durant cette période cruciale de notre développement. Michelle Huang a toutefois poussé le procédé plus loin en élaborant via l'intelligence artificielle une version plus jeune d'elle-même avec laquelle interagir.

L'artiste a ainsi sobrement baptisé sa création « Jeune Michelle ». Selon son expérience, l'exercice lui aurait permis de relativiser quant à ses choix de vie, dont les différentes épreuves parfois difficiles ont abouti à la personne qu'elle est aujourd'hui.

Autre bienfait du chatbot de Michelle Huang : discuter avec son enfant intérieur lui aurait permis de renouer avec l'innocence et la joie de cette douce période. « Avec l'âge, nous finissons par nous blinder vis-à-vis des merveilles du monde qui nous entourent et des nouvelles opportunités que cela nous offre. Je pense qu'il est important de garder cette âme d'enfant qui est en nous ».

Pour rendre la discussion aussi réaliste que possible, Michelle Huang a nourri le chatbot de journaux de son enfance. Ces derniers compilaient toutes les expériences et pensées, positives comme négatives, auxquelles l'artiste a été confrontée durant sa jeunesse. Ces textes ont ensuite été transformés en format GPT-3, le programme d'OpenAI, qui n'est bien sûr pas sans rappeler un certain ChatGPT.

Réappropriation des connaissances

La création de Michelle Huang a visiblement fait des émules. Après en avoir parlé via son blog ou les réseaux sociaux, de nombreux intéressés l'ont contactée afin de savoir comment créer un chatbot similaire.

Prolifique sur les sujets liés au cerveau, Michelle Huang avait déjà travaillé par le passé sur d'autres projets liés à la thérapie et aux activités cérébrales. « Je n'ai pas vraiment inventé quelque chose de nouveau dans le domaine de l'intelligence artificielle. J'ai seulement pris ce qui existait pour l'adapter à une autre idée », indique-t-elle.

On retrouve en effet un autre exemple d'intelligence artificielle utilisée à des fins thérapeutiques du côté de Woebot. Il s'agit d'un chatbot visant à combattre la dépression et l'anxiété en réorientant les pensées affectant négativement les émotions de l'utilisateur.

L'intelligence artificielle va-t-elle un jour remplacer les thérapeutes ? On en est visiblement encore loin, mais la graine est en tout cas plantée. Reste à voir comment elle va se développer au fil du temps.