Le fondateur d'une start-up qui fonctionne grâce à l'IA va jusqu'à confier sa vie financière au modèle GPT-4. Pour le meilleur, mais peut-être aussi pour le pire.
Ne nous dites pas que vous n'y aviez pas encore pensé, on ne vous croirait pas ! Taquinerie mise à part, l'entrepreneur Joshua Browder, fondateur de la start-up DoNotPay, basée sur l'IA, a décidé de placer le destin de ses finances entre les mains de son intelligence artificielle. Pour le moment, l'homme d'affaires, qui s'offre au passage un joli coup de pub, vante les mérites de GPT-4 en la matière. Mais les proportions prises par les intelligences artificielles génératives peuvent devenir inquiétantes.
Browder, l'entrepreneur convaincu qu'IA et finances font bon ménage
On aurait pu frapper cet article de la mention « dangereux, à ne pas reproduire à la maison », que cela n'aurait choqué personne ou presque. Il faut dire que Joshua Browder est un homme audacieux. Cet Américain est à la tête d'une entreprise californienne, DoNotPay, qui utilise une IA maison pour contester quasi automatiquement des amendes, entre autres. La start-up envoie des lettres types pour contester une amende, mais aussi pour annuler un abonnement ou demander un remboursement.
Et son logiciel interne est même capable de négocier des réductions, grâce à un chat qui n'a pas froid aux yeux. DoNotPay s'érige donc en messagerie automatisée, pour répondre à des… messageries automatisées. Et ça marche, puisqu'il affiche un insolent taux de réussite de 60 %, même si l'IA fait encore preuve d'erreurs flagrantes dans la rédaction de documents juridiques.
Partant de ce constat, et sans surprise fasciné par le modèle de langage GPT-4, Joshua Browder a décidé « d'externaliser » sa vie financière à GPT-4, selon ses propres mots, en passant par le chat DoNotPay qu'il est en train de façonner.
Si l'IA vous promet de gagner du temps et de faire des économies, jusqu'où pourriez-vous aller ? Joshua Browder, lui, est prêt à aller loin
« J'ai donné à AutoGPT l'accès à ma banque, à mes finances, à mon rapport de solvabilité et à mon e-mail », indique-t-il sur Twitter. Très rapidement, l'IA lui aurait fait économiser près de 220 dollars, en automatisant simplement des tâches qui auraient pu lui faire perdre du temps.
Browder explique avoir, chaque jour, fait connecter son IA à son compte et à sa carte bancaires, pour y scanner 10 000 transactions. « Elle a trouvé 80,86 dollars en abonnements inutiles que je paie chaque mois, et m'a proposé de les annuler », ajoute le PDG.
L'étape suivante, pour les robots de Browder nourris à GPT-4, a donc été d'envoyer des lettres de résiliation, et de discuter automatiquement avec les agents. Le dirigeant est allé jusqu'à scanner les mêmes transactions, pour ensuite en trouver une pour laquelle le remboursement serait facile. Ici, une option Wi-Fi à 36,99 dollars pour un vol Londres-New York, facturée par la compagnie United Airlines, qui de façon automatique lui demandait s'il était satisfait de la qualité du réseau à bord de l'avion. En répondant « Non », l'IA est parvenue à obtenir, en 48 heures, le remboursement intégral de l'option sur le compte de James Browder.
Alors forcément, Browder prêche pour sa paroisse. Les déclarations d'un individu qui fait de l'IA son business et qui vante l'IA sont à prendre avec des pincettes, presque au second degré. Mais la question est ici philosophique et finira par se poser à mesure que les acteurs économiques utilisent les modèles de langage IA. Jusqu'où seriez-vous prêt(e) à aller et à quel point êtes-vous prêt(e) à faire confiance à une intelligence artificielle pour vous faciliter la vie, en considérant tous les risques potentiels liés au partage d'identifiants bancaires et autres données sensibles ? Le débat est lancé, vous avez 3 heures !
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