L'intelligence artificielle offre de nouveaux outils aux escrocs et leur permet de soutirer des sommes parfois extravagantes, comme aujourd'hui en Chine.
L'émergence rapide de l'intelligence artificielle et de ses outils a autant émerveillé, quand il s'agissait de ChatGPT ou de Bard, qu'elle inquiète. Au point que plusieurs voix se sont élevées pour demander sa mise en pause. Cette nouvelle affaire qui a eu lieu en Chine devrait encore alimenter les esprits anxieux.
L'escroc au parfait visage
L'IA est un outil, et en tant que tel, elle est neutre. Ainsi, elle peut autant servir à l'amélioration des conditions de vie humaine qu'aux intentions les plus mauvaises. Nous avons déjà eu des illustrations au cours des mois précédents de cette probabilité avec des escroqueries reposant sur les possibilités de clonage de voix d'être humain, et ce, afin de soutirer au téléphone des sommes d'argent à plusieurs victimes.
Mais un cap semble être passé avec cette nouvelle arnaque qui vient d'avoir lieu au nord de la Chine, en Mongolie intérieure. En effet, grâce aux capacités de l'IA relatives au face swap, un délinquant a pu passer un appel vidéo à sa victime en prenant le visage d'un ami et obtenir auprès de cette dernière une somme rondelette de 4,3 millions de yuans (environ 560 000 euros). Cette somme était présentée comme le dépôt nécessaire à une procédure d'appel d'offres.
L'inquiétude grandit
L'escroc a parfaitement joué son coup, puisque la victime n'y a vu que du feu. Elle n'a été informée du piège qu'au moment où son véritable ami lui a dit tout ignorer de cet appel. De son côté, la police a expliqué avoir réussi à récupérer une bonne partie de la somme d'argent et serait en train d'effectuer les démarches pour récupérer le reste.
Cette proactivité n'a pourtant pas suffi à rassurer le public chinois. Le hashtag #AIscam a ainsi explosé en début de semaine sur le réseau social Weibo, où il a atteint les 120 millions d'occurrences. Les utilisateurs s'inquiétaient notamment de la capacité de la loi à suivre le rythme des innovations technologiques, alors que la Chine a pourtant commencé à produire des règles pour encadrer le développement de l'intelligence artificielle.
Source : Reuters