Nvidia se met aux couleurs du deep learning

Thomas Pontiroli
Publié le 12 août 2016 à 12h06
Solide sur ses fondamentaux, représentés par les cartes graphiques GeForce, Nvidia confirme aussi avoir planté les bonnes graines avec le deep learning et l'automobile, en pleine croissance.

La nouvelle génération de cartes graphiques GeForce dédiées au jeu vidéo a soufflé un vent de fraîcheur sur les résultats de Nvidia au deuxième trimestre fiscal 2016. Cette branche a progressé de 18 % sur un an, atteignant 781 millions de dollars de chiffre d'affaires. C'est plus de la moitié de l'activité de l'entreprise, dont les recettes globales ont dépassé les attentes des analystes, à 1,43 milliard de dollars sur la période, en croissance de 24 %.

Le succès des cartes graphiques Nvidia s'est également confirmé sur le segment B2B, avec une progression annuelle de 22 % des cartes dédiées aux professionnels, pour un chiffre d'affaires de 214 millions de dollars.
Mais la plus grosse envolée, ce trimestre, est à créditer à la branche datacenter qui a doublé de taille en une année, à 151 millions de dollars. C'est le résultat de l'appétit des entreprises pour l'apprentissage profond.

Profond changement

Autrement connu sous le terme de deep learning, c'est l'un des pans les plus actifs de l'intelligence artificielle,
car il sous-tend par exemple la reconnaissance vocale et d'image, prisées par les GAFA et autres IBM, HP, Dell.
Pour satisfaire à leurs besoins, Nvidia aura dépensé 2 milliards de dollars en R&D, selon la MIT Technology Review, afin de donner naissance à la puce Tesla P100, présentée en avril, et taillée pour le deep learning.


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Nvidia va éprouver son savoir-faire en conduite autonome dans la Roborace, la première course auto sans pilote - Crédit : Nvidia.


« Nous sommes plus enthousiastes que jamais sur l'impact de l'apprentissage profond et de l'intelligence artificielle, qui concernent toutes les industries et tous les marchés », souligne dans un communiqué le PDG, Jen-Hsun Huang, qui constate un « intérêt grandissant » pour ces technologies, qu'il veut « démocratiser ».

Historiquement cantonné aux jeux vidéo et aux cartes graphiques pour stations de travail, Nvidia joue gros, d'autant qu'il s'est positionné sur un autre segment très porteur : l'automobile. L'américain a présenté en début d'année un écosystème complet dont la finalité est de piloter - au sens propre - des véhicules grâce à ses puces.

Bonne trajectoire

Car les voitures sans conducteur réclament de grosses capacités de calcul, afin d'interpréter en temps réel les conditions de circulation. Savoir si, par temps de neige, il faut suivre les traces au sol ou le véhicule devant. Faire la différence entre un camion de livraison et un camion de pompier qu'il faut laisser passer... Tout cela, Nvidia y répond par sa plateforme ultra-performante Drive PX2, qui devrait booster les résultats de sa branche auto.

Au deuxième trimestre, celle-ci s'affichait déjà en hausse de 68 % sur un an, à 119 millions de dollars. Alors que l'américain avait raté le tournant du mobile (au même titre qu'AMD et Intel), laissé à Qualcomm, il semble cette fois plus que jamais bien placé pour profiter des prochaines révolutions. Cela se lit déjà dans ses résultats.


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