Avec des propositions comme Player ou Fusion, l'éditeur VMWare s'est imposé sur le marché des offres de virtualisation payantes sur Windows comme sur Mac. Si VMWare n'a jamais discriminé son public sur Mac au profit de Windows, il a eu du mal avec la transition vers les nouveaux chipsets d'Apple. Nous est livrée aujourd'hui une bêta du plus bel apparat, voyons ensemble ce qu'elle vaut.
- Modèle économique intéressant
- Une version gratuite pas radine en fonctionnalités
- Manque de compatibilité avec Windows
- Durée de la bêta indéfinie
Pour pouvoir retrouver le système Windows sur un Mac, jusqu'à il y a peu, Parallels et VMWare se partageaient le gros des parts de marché. Toutefois l'annonce des Mac M1, suivant la transition d'Apple vers l'architecture ARM, a été disruptive pour la niche logiciel que les deux éditeurs occupaient. Si Parallels a su rapidement prendre le virage, VMWare a trainé à en faire de même. Toutefois, l'entreprise nous a livré près d'un an après, en cette fin d'année 2021, une première bêta native à la puce Apple Silicon pour VMWare Fusion 12.
Une mouture encore en phase de test
Disponible depuis septembre 2021, la « tech preview » offre aux utilisateurs aventureux la possibilité de tester la version native de VMWare pour Mac M1, et le tout gratuitement ! L'éditeur annonce que cette bêta devrait durer jusqu'au printemps 2022 sans donner de date plus précise. Clubic ne manquera pas de revenir explorer de nouveau VMWare Fusion pour Mac M1 une fois son développement initial finalisé.
Compatibilité et performances
La compatibilité de VMWare Fusion avec l'architecture ARM64 d'Apple lui permet deux choses. Premièrement, la possibilité d'utiliser des builds ARM de Windows 10 (et 11)… pour peu qu'on réussisse à mettre la main dessus. Deuxièmement, de biens meilleures performances, donc une empreinte énergétique moindre.
Le parcours d'installation de Windows
Même si cette version de VMWare est compatible avec de nombreuses distributions ARM64 de Linux, c'est principalement Windows qui va nous intéresser ici, l'utilitaire Bootcamp ayant tout bonnement disparu des Mac M1. Il faut premièrement noter qu'aucune indication n'est donnée sur comment se procurer une image disque de Windows compatible. VMWare a toujours été une solution moins didactique que ses concurrentes, mais un petit guide aurait été le bienvenu. Une fois la chasse aux builds faite et la machine virtuelle lancée, les choses sérieuses peuvent commencer.
Il faudra jouer de la ligne de commande et trifouiller dans les registres pour faire fonctionner le système d'exploitation virtualisé. Si nous ne détaillerons pas le processus complet, sachez qu'il n'est pas très compliqué. Ajoutez à cela quelques efforts en plus pour utiliser Internet sur la machine virtuelle et on obtient un lot d'étapes supplémentaires qui seront probablement rédhibitoires pour ceux cherchant une expérience clé-en-main.
VMWare justifie cette absence de support par la volonté d'être en règle avec les conditions d'utilisation de Windows. Pour le moment, Microsoft interdit en effet de faire tourner Windows sur ARM en raison de son partenariat avec Qualcomm. Si son principal concurrent, Parallels Desktop, a fait le choix de laisser cette responsabilité à l'utilisateur final, l'éditeur californien a préféré ne pas laisser de place au doute, quitte à amputer sa solution. Ce sera le cas pour Windows 10 comme pour la dernière itération de l'OS.
Si toutefois vous arrivez à acquérir une build et faire fonctionner Windows, ne vous attendez pas à des performances ahurissantes. VMWare Fusion pour Apple Silicon n'intègre pas l'accélération GPU, laissant la totalité des tâches graphiques à la charge du processeur. Sont donc incompatibles - ou alors largement inutilisables - les gros logiciels de création 2D et 3D, mais également une majorité du catalogue de jeux Windows, sorry les gamers. S'il devait y avoir une bonne nouvelle, c'est que la quantité de ressources pouvant être allouées à la machine virtuelle n'est pas limitée. On pourra donc donner plus de la moitié de la puissance de sa machine au système Windows virtualisé.
Interface et fonctionnalités
S'il y a un point où cette bêta est similaire en tout point à son homologue pour Mac Intel, c'est l'interface. En plus de disposer d'un mode sombre, elle est complètement traduite en français, chose rare pour une bêta. Outre la possibilité d'importer ses machines virtuelles ou d'en créer une sur un serveur distant, on trouve une interface de base assez dépouillée avec la possibilité de créer dossiers et sous-dossiers afin de mieux gérer ses différentes VM.
Les choses se complexifient quand on rentre dans l'outil de configuration de machine virtuelle. Les utilisateurs Mac ne seront pas perdus puisque ce menu copie parfaitement celui des réglages de macOS. Ici, se sont les paramètres de sa machine virtuelle qu'on trouvera, avec la possibilité d'y allouer ses ressources, de choisir le disque de démarrage ou encore les préférences d'affichage. On peut aussi choisir d'y connecter les ports Thunderbolt qui profitent de débits allant jusqu'à 10 Gb/s au sein de la VM ! L'outil de gestion des snapshots est simple à utiliser et on ne s'y perd pas, même avec une dizaine d'entre eux accumulés.
Soulignons enfin que VMWare Fusion propose un mode « Unité » qui veut rendre les parois entre macOS et la machine virtuelle plus poreuses. Il est ainsi possible de glisser-déposer ses fichiers entre les deux environnements sans transition mais également d'ajouter des applications Windows au sein du dock de macOS. Même s'il n'est pas aussi abouti que chez son concurrent principal, le mode « Unité » a le mérite de fonctionner… tant que Windows fonctionne.
Support client et tarifs
Comme nous l'avons expliqué au début de ce test, la « tech preview » est gratuite pour une durée indéfinie. Dès que cette version optimisée pour les puces Apple Silicon sera complète, il faudra passer à la caisse. Le site de VMWare nous donne les prix auxquels on peut s'attendre à l'avenir :
- 136,66 € pour VMWare Fusion Player, 73,33 € en cas de mise à niveau (licence d'un an).
- 182,49 € pour VMWare Fusion Pro, 73,33 € en cas de mise à niveau (licence d'un an).
Si la différence entre la version Pro et la version Player n'est pas faite dans la bêta, elle le sera forcément dans la build finale. Pour faire simple, la version Pro s'offre à des utilisateurs avancés. Parmi les fonctionnalités débloquées, citons pêle-mêle : la simulation de réseaux virtuels, la création de clones ou le chiffrement des machines virtuelles.
Conclusion
Cette version de VMWare Fusion pour Mac M1 est au final bien plus limitée que son pendant Intel. Si on peut citer sa nature de bêta comme justification pour plusieurs de ses maux, d'autres faiblesses sont inhérentes à l'approche de VMWare dans sa manière de développer ses solutions. Quoiqu'il en soit, nous ne pouvons la recommander comme choix principal pour l'instant en raison de ses performances moyennes, son absence d'accompagnement et la compatibilité limitée. Sa gratuité temporaire en fait tout de même un outil sympa pour ceux qui veulent bidouiller sur Windows et d'autres systèmes d'exploitation au sein de macOS sans débourser un sou.
VMWare Fusion permet aux utilisateurs Mac de virtualiser Windows et de nombreuses distributions Linux, offrant ainsi accès à leur catalogue d'applications. Le logiciel est totalement gratuit si vous en faites un usage personne, alors ne vous en privez pas !
- Modèle économique intéressant
- Une version gratuite pas radine en fonctionnalités
- Manque de compatibilité avec Windows
- Durée de la bêta indéfinie