5G - Orange : Valérie Thérond et Fabien Finucci répondent à nos questions

Alexandre Boero
Par Alexandre Boero, Journaliste-reporter, responsable de l'actu.
Publié le 12 septembre 2019 à 12h05
Valérie Thérond et Fabien Finucci
Fabrice Finucci et Valérie Thérond (© Crédits photo : Alexandre Boero pour Clubic)

Au moment où la fibre optique se développe et où la 5G est expérimentée avec intérêt, Clubic est allé à la rencontre de l'opérateur Orange, qui a répondu à quelques-unes de nos questions.

Chaque semaine écoulée nous rapproche un peu plus de la commercialisation de la 5G, la technologie sans fil de cinquième génération. Prête à bousculer les habitudes et à créer de nouveaux usages, la technologie suscite une réelle curiosité du public, qui se demande notamment quand et à quel prix il pourra y avoir accès, et ce qu'elle va changer dans nos vies. Nous avons déjà répondu à de nombreuses questions lors d'un dossier spécial, publié sur Clubic. Mais ce 9 septembre, nous avons été invités par Orange à participer à une visite complète des installations fibre, 4G et... 5G, à Marseille. À cette occasion, nous avons rencontré Valérie Thérond, directrice Orange Grand Sud-Est, et Fabien Finucci, délégué régional Marseille Provence chez Orange France, qui ont répondu à nos questions, mais aussi aux vôtres.

Orange teste la 5G dans cinq villes

Actuellement, cinq villes pilotes françaises sont sujettes à des expérimentations 5G de la part d'Orange. On retrouve ainsi Marseille, Montpellier, Nantes, Lille et sa périphérie, ainsi que Paris. Ces villes seront-elles prioritaires au moment de la commercialisation de la 5G ? « Nous pouvons penser qu'elles auront un peu d'avance dans le déploiement  », prédit Valérie Thérond, qui se projette un peu plus loin. « Nous allons, dans le courant de l'année 2020, planifier d'autres villes et d'autres endroits du territoire pour l'arrivée de la technologie ». Du côté de Marseille, 45 antennes ont déjà été installées dans le centre-vile. On en comptera 70 d'ici la fin de l'année. Les premiers à bénéficier de la technologie devraient être les professionnels.

« Avec la 5G, nous pourrons connecter un million d'objets domotiques au kilomètre carré »



Quelques villes vont donc avoir la primeur de la 5G dans le courant de l'année 2020, et profiter ainsi des bienfaits du réseau mobile, qui sont multiples, comme le rappelle Fabien Finucci. « La 5G a trois caractéristiques qu'il faut rappeler. D'abord, il y a le débit, qui sera dix fois meilleur que celui de la 4G, dont les débits sont déjà corrects, il faut le reconnaître. Plusieurs usages majeurs vont intervenir. Il y aura celui des véhicules autonomes, pour qu'ils puissent communiquer entre eux, avec des temps de réponse très courts, de l'ordre de la milliseconde, alors que la 4G grimpe entre 30 et 40 millisecondes. Ces véhicules pourront se localiser en permanence. Seule la 5G peut le permettre. La troisième caractéristique, c'est celle de l'internet des objets. Pour que les milliards d'objets soient utiles, il faut qu'ils soient connectés entre eux, ce que ne peut pas permettre la 4G, qui n'a pas été prévue pour ça. Avec la 5G, nous pourrons connecter un million d'objets au kilomètre carré ».

« Il y a aura dans l'abonnement 5G un volume mensuel de data attribué »


La 5G aura également son utilité pour l'industrie 4.0, avec la commande de robots à distance. « Une opération chirurgicale à distance a récemment eu lieu, ce fut une première mondiale. Un robot est parvenu à diriger l'opération, alors qu'il se trouvait à plus de 200 kilomètres du patient », nous rappelle le délégué régional.

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Une antenne 5G à Marseille, le 9 septembre 2019 (© Crédits photo : Alexandre Boero pour Clubic)

La 5G peut-elle menacer la pérennité des réseaux fixes ? Orange ne le pense pas

Lorsqu'on connaît le potentiel de la 5G en termes de débit et de latence, on peut se questionner quant à l'avenir des box internet. Certains utilisateurs pourraient, dans quelques mois ou dans quelques années, se contenter d'une offre 5G qui leur permettra de découvrir de nouveaux usages et de prolonger les anciens. « C'est une bonne question, qui était déjà sur la table au moment du lancement de la 4G », nous répond Fabien Finucci, tout en reconnaissant que le sujet de la 6G est lui-même déjà étudié dans les laboratoires. « Mais la différence est que si les réseaux fibre et ADSL peuvent être utilisés 24 heures sur 24 pour visionner un film, le télécharger ou autre, il y a un volume de données en option pour la 4G et la 5G. Car nous sommes sur des bandes de fréquences qui ne sont pas illimitées. Nous avons un spectre et nous ne pouvons pas aller au-delà. Il y a aura, dans l'abonnement 5G, un volume mensuel de data attribué. Je ne pense pas que les réseaux filaires puissent être remplacés ».



« Aujourd'hui, nous menons des expérimentations avec Nokia »


La patronne d'Orange Grand Sud-Est, Valérie Thérond, semble du même avis. Elle insiste même sur la complémentarité que peut représenter la 5G vis-à-vis des box internet : « Je ne suis pas certaine qu'on puisse parler d'une menace. Nous aurons de toute façon besoin de plus en plus de débit. Donc que ce soit par le fixe ou le réseau mobile, les deux seront utiles. Chacun choisira selon ses besoins. Il y aura une complémentarité des besoins. Le but est de ne pas éteindre ce que l'on fait sur la fibre. Ce n'est pas une menace, plutôt la multiplication des opportunités. La fibre, c'est un chantier industriel majeur ».

Et la 4G dans tout ça ?

Orange nous indique ne pas laisser tomber le développement de la 4G. Le new deal mis en oeuvre avec le gouvernement et l'Arcep pousse l'opérateur à couvrir toute la France. Et couvrir l'ensemble du territoire en 5G prendra des années.

Concernant les équipementiers, Free a récemment annoncé collaborer avec Nokia pour déployer son réseau 5G en France. Et chez Orange ? « Il y a un certain nombre d'équipementiers sur le plan mondial, qui ne sont pas si nombreux que cela d'ailleurs. Nous faisons des appels d'offres sur des technologies, et choisissons le fournisseur qui nous correspond le mieux. Aujourd'hui, nous menons des expérimentations avec Nokia », nous avoue Valérie Thérond.

S'agissant du déploiement, que se passera-t-il dans les mois à venir pour les Français qui n'auront pas accès à des débits convenables, que ce soit sur le fixe ou en mobile ? Valérie Thérond a un message pour eux : « Nous faisons en sorte de ne laisser personne sur le côté. Nous invitons toutes les personnes qui désirent être informées de leur situation à venir nous rencontrer, pour discuter et échanger sur le sujet, nous pourrons leur expliquer ce que nous pouvons faire pour eux ».

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Une antenne 5G à Marseille, sous un autre plan, le 9 septembre 2019 (© Crédits photo : Alexandre Boero pour Clubic)
Alexandre Boero
Journaliste-reporter, responsable de l'actu
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Commentaires (2)
melcky

“connecter un million d’objets au kilomètre carré”, c’est cool, une alternative à Sigfox ou lora.
Mais… aucune question sur le sujet ?
Un objet connecté n’a pas besoin de giga des données, quid du forfait donc ?
Performances (debit / nbr de requêtes possibles en un temps donné) ? bi-directionnel ?

jvachez

Valérie Thérond a un message pour eux : « Nous faisons en sorte de ne laisser personne sur le côté. Nous invitons toutes les personnes qui désirent être informées de leur situation à venir nous rencontrer, pour discuter et échanger sur le sujet, nous pourrons leur expliquer ce que nous pouvons faire pour eux ».

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