Chromecast : une clé qui n'est plus une clé
Le premier Chromecast se présentait sous la forme d'une clé affublée d'un connecteur HDMI, et selon les téléviseurs, le format pouvait ne pas être complètement adapté. Un Chromecast, c'est fait pour disparaître. On le branche et son écran peut, comme par magie, recevoir des vidéos issues de son smartphone ou de sa tablette sans la moindre configuration. Alors ça doit être invisible.Le nouveau Chromecast change d'approche : c'est désormais un petit palet et le connecteur HDMI est au bout d'un mini câble. Et le problème est toujours le même : simplement, il ne dépassera pas au bout des mêmes téléviseurs ! Bon, on ne peut pas plaire à tout le monde, et la nouvelle version a plusieurs avantages : le mini câble offre tout de même plus de flexibilité, si vous nous permettez le jeu de mots, et surtout, le nouveau design, moins austère, est disponible en plusieurs couleurs si vous la commandez sur le Google Store (c'est noir, pour les autres !)
Difficile de ne pas y voir une incitation supplémentaire à en acheter plusieurs selon les pièces de la maison. À 39 euros, le petit accessoire transforme pour une somme (relativement) modique n'importe quel téléviseur HDMI en TV connectée.
Le Chromecast est toujours alimenté via son port Micro USB, et il faudra donc avoir un port derrière l'écran (ou sur une box ou une console déjà branchée) ou le relier au secteur, un effet « pieuvre » malheureusement nécessaire. Bref, un Chromecast, ça veut être invisible, mais il faudra s'attendre à ce que ça ne soit pas si discret !
Faute de sortie supplémentaire sur un aussi petit boitier, le son passe exclusivement par le port HDMI. Les utilisateurs d'amplis ne diffusant qu'en optique devront trouver une autre solution. Le câble HDMI est aimanté pour se replier pendant le transport. C'est un joli petit détail, bien que l'aimant puisse s'avérer pénible quand on essaie de brancher le connecteur au dos du téléviseur.
Un Chromecast pour quoi faire ?
La fonction principale ne change pas : diffuser de la vidéo (et aussi de l'audio) via les apps compatibles sur Android ou iOS (forcément plus nombreuses sur le premier) ou depuis un navigateur Chrome doté de l'extension Chromecast. 2 ans après la sortie du premier Chromecast, l'écosystème s'est considérablement étoffé. Outre les services Google et les incontournables comme Netflix ou CanalPlay, on trouve également des apps de type media center comme Plex ou Kodi, en attendant une future version de VLC.La nouveauté, c'est la possibilité de trouver facilement ces apps, déjà parmi celles que vous possédez. L'app Chromecast les centralise désormais. L'amélioration la plus intéressante n'est malheureusement pas encore disponible chez nous : pouvoir chercher un contenu (film ou série) et afficher les apps sur lesquelles on peut le diffuser.
En attendant, pas de surprise : le Chromecast, une fois configuré, se connecte en un tap à l'application, et comme il ne fait qu'envoyer qu'une URL, il ne mobilise pas davantage votre smartphone ou tablette qui devient une télécommande du contenu diffusé. C'est simple et efficace, et surtout adapté à un usage impulsif.
Les apps audio sont également de plus en plus présentes : Spotify et Qobuz viennent de rejoindre Deezer, Google Play Musique et autres PocketCasts pour ceux qui aiment écouter de la musique en affichant des infos sur le téléviseur. Évidemment, le nouveau Chromecast Audio est plus adapté à un usage musical. Pour plus d'informations sur ce petit nouveau, consultez notre test !
Au passage, on retrouve la possibilité - sur tous les Chromecast - de diffuser ses photos depuis l'app Google Photos. Il est étonnant qu'on l'ait initialement perdu, fort heureusement la dernière mise à jour permet à nouveau de partager en un tap ses photos, ainsi que certaines créations automatiques de l'application (films, images animées...)
Une nouveauté du SDK, également compatible avec la version précédente, réside dans les jeux : prenant exemple notamment sur le couple Apple TV/iPhone, Google propose désormais des API pour caster l'image d'un jeu sur le téléviseur tout en utilisant l'interface du smartphone comme contrôleur. Pas mal, mais très dépendant de la qualité du Wi-Fi, et surtout de jeux qui sont, pour l'instant, aux abonnés absents hormis quelques jeux de société ou clones de feu Flappy Bird.
En attendant, on pourra faire de la recopie vidéo via la fonction « Caster l'écran » d'Android Lollipop, qui tourne relativement bien, là encore à condition de disposer d'une bonne connexion Wi-Fi. Dans le meilleur des cas, on constate tout de même un léger lag : si ça passe pour des jeux « casual », le retard peut-être impardonnable dans un jeu plus exigeant.
Faut-il changer son Chromecast ?
Les différences principales entre le Chromecast premier du nom et son successeur, outre le design, résident surtout dans la connectivité : le Wi-Fi gère désormais la bande 5 GHz, et les antennes optimisées sont censées garantir de meilleurs débits. En pratique, on n'a pas vraiment noté d'écart flagrant : au mieux, on a trouvé le nouveau Chromecast plus réactif sur le lancement des apps et sur la mise en pause/lecture dans Netflix. La mise en cache des contenus, en revanche, était comparable sur notre connexion de test (Wi-Fi ac depuis une Freebox V6 en fibre)La qualité vidéo ne semble pas avoir bougé non plus : avec Netflix, YouTube ou Google Play Films, on obtient des images similaires, généralement très propre bien malgré quelques problèmes de compression, et selon les services, un passage en HD qui peut être un peu long. Un petit regret : il paraît toujours impossible d'afficher des vidéos YouTube en 60 FPS. L'app sur le smartphone gère la cadence, mais à la diffusion, on passe visiblement en 30 images par seconde.
Le nouveau Chromecast introduit déjà une forme de fragmentation : pour peu que les développeurs utilisent les nouvelles API du SDK, leurs apps peuvent n'être compatible qu'avec la dernière version. C'est le cas de Spotify : si un déploiement progressif sur les appareils existants est prévu, l'application ne fonctionne actuellement qu'avec le dernier modèle. Embêtant, bien que vraisemblablement passager.
Notre avis
Le Chromecast nouvelle version conserve toutes les qualités de la première édition : il s'agit d'un moyen ultra simple, peu onéreux et pratique de diffuser du contenu issu de son smartphone ou de sa tablette. Rien de nouveau à cela, mais le tandem simplicité/bas prix fait toujours mouche. Pour quelqu'un qui n'a besoin que de cette fonctionnalité, ça évite d'investir dans un boitier qui va souvent chercher au delà de 80 euros.
Si vous possédez déjà un Chromecast premier du nom, hormis l'incompatibilité (passagère) avec Spotify et le potentiel offert par les quelques améliorations internes, la mise à jour ne s'impose pas forcément si vous n'avez qu'un seul téléviseur. À 39 euros, en revanche, il serait dommage de s'en priver si vous n'avez pas déjà craqué, ou pour recylcler votre dongle existant dans une autre pièce de la maison. Dans tous les cas, il s'agit d'une nouvelle réussite qui , à défaut de se démarquer franchement de son prédécesseur, s'avère toujours aussi efficace pour ses quelques usages cibles.
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