© DANIEL CONSTANTE / Shutterstock.com
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Le nombre d'aficionados du streaming vidéo a augmenté depuis le début de la crise de la Covid-19. Mais pour autant, les consommateurs ne sont pas encore prêts à enquiller les abonnements, comme l'indique la dernière étude de The Trade Desk.

Si le streaming semble avoir définitivement pris son envol avec la pandémie, les Français ne sont pourtant pas prêts à multiplier les abonnements. C'est le constat que l'on peut faire après avoir découvert l'étude menée par l'institut Appinio pour The Trade Desk, qui voulait comprendre les habitudes de visionnage des consommateurs et leur évolution avec la crise sanitaire.

S'il a la cote, le streaming ne représente pas encore une grande part des dépenses

Aujourd'hui, le streaming, quand il n'est pas un allié, est un vrai poison pour les chaînes de télévision et diffuseurs historiques. Et la vidéo en ligne prend chaque année un peu plus de poids, plus que jamais même depuis ces 15 derniers mois. 59 % des Français interrogés déclarent avoir eu davantage recours au streaming ou au replay au cours de l'année écoulée. Cet essor du streaming gagne même du terrain dans le monde du sport, portant ultra dominé par la télévision ces dernières années.

Mais si le nombre de Français sensibles au streaming est en progression, le modèle économique des abonnements, lui, est en train d'atteindre son plafond. En effet, selon les chiffres issus de l'étude, seuls 51 % des Français, soit à peine 1 sur 2, sont prêts à consacrer plus de 10 euros par mois au total à ces différents services en ligne. Il y a un an, au plus fort de la crise, la proportion était plus faible, autour de 40 %.

Un budget mensuel de 11 à 15 euros pour le streaming est jugé comme « acceptable » par 1 Français sur 5 (23 %), contre 1 sur 4 l'année dernière (27 %).

La publicité, plutôt que l'abonnement ?

Et si l'alternative à l'abonnement (il faut parfois souscrire plusieurs abonnements streaming pour avoir accès à l'ensemble ses contenus favoris) était la publicité ? C'est la question que se pose The Trade Desk, et celle-ci fait mine de rien son trou chez les Français, qui sont 2 sur 3 (66 %) à se dire ouverts aux publicités, si et seulement si ils peuvent regarder un épisode entier de leur série sans coupure.

Pour Xavier Le Ray, Directeur général France et Belgique de The Trade Desk, le streaming financé par la publicité (AVOD ou Ad-based Video on Demand) « a de grandes chances de séduire un nombre croissant de spectateurs ». Mais pour cela, la qualité de l'expérience publicitaire devra être améliorée, « autrement dit, que les publicités ne soient ni trop nombreuses, ni inappropriées et qu'elles s'intègrent parfaitement à l'expérience utilisateur », conseille le dirigeant. En outre, les annonceurs pourraient peut-être y trouver leur compte s'ils décident de lâcher les chevaux sur la télévision connectée. L'attention y est en effet beaucoup plus grande, tout comme l'engagement. 7 % des personnes interrogées seulement déclarent être distraites sur leur smartphone, contre 53 % des téléspectateurs devant la TV traditionnelle.

Mais comme un Alejandro Valverde qui, à 41 ans, brille toujours dans le peloton cyclisme professionnel, la télévision a encore de beaux restes. 84 % des Français indiquent l'avoir regardée autant voire plus depuis un an. Évidemment, la consommation est différence selon les cibles, les jeunes se tournant historiquement plus vers les plateformes de streaming que le reste de la population. Le petit écran n'a pas encore tiré sa révérence.

Source : The Trade Desk / Appinio