PeerTube, l'alternative pair-à-pair à YouTube, passe la deuxième

Bastien Contreras
Publié le 14 novembre 2019 à 19h28
PeerTube v2
© PeerTube

Framasoft a annoncé le lancement de la deuxième version de son logiciel d'hébergement vidéo, PeerTube. Avec cette nouvelle édition, l'éditeur entend apporter de nouvelles fonctionnalités, de sorte à pouvoir se rapprocher petit à petit de la plateforme de Google, tout en préservant son modèle vertueux.

Il y a un peu plus d'un an, Framasoft, association promouvant le logiciel libre, lançait sa plateforme PeerTube, présentée comme une alternative à YouTube plus respectueuse de la vie privée des utilisateurs. Et l'aventure est loin d'être terminée pour le programme open source.

Un modèle fédératif

Concrètement, PeerTube est un logiciel à installer sur un serveur, qui permet d'héberger du contenu vidéo. Son modèle diffère de celui de la plateforme de Google sur de nombreux aspects.

Premièrement, son hébergement ne repose pas sur une multitude de serveurs, s'affranchissant ainsi des coûts liés à une telle infrastructure. Au contraire, chaque instance installée par un administrateur aboutit à la création d'un petit hébergeur de vidéos. Ces unités peuvent ensuite se connecter les unes aux autres, formant ainsi un réseau d'hébergement.

De même, son principe repose sur le peer-to-peer : chaque spectateur d'une vidéo contribue lui aussi à sa diffusion, via les ressources de son ordinateur.

De plus, PeerTube se distingue par l'absence de publicité et d'exploitation des données personnelles. Pour compenser ce manque de revenus, Framasoft a donc fait appel au soutien de sa communauté, via une campagne de financement sur KissKissBankBank.


Une version 3 qui nécessitera un nouveau financement

Le succès de cette opération a permis à l'association de lancer une première édition de l'outil en octobre 2018. Un an plus tard, Framasoft dévoile sa version 2, lancée officiellement aujourd'hui. L'association a ainsi révélé les nouvelles fonctionnalités de PeerTube, qui viennent s'ajouter à celles ayant progressivement vu le jour (possibilité de partager un extrait vidéo, système de plugin...).

En premier lieu, la nouvelle version entend faciliter le travail de recherche d'instances (équivalent des chaînes YouTube). Pour cela, elle propose aux administrateurs de présenter les caractéristiques principales de leur espace : catégorie, langues parlées, informations de modération, identité des personnes assurant la gestion... Par ailleurs, le site consacré au logiciel, joinpeertube.org, a subi une refonte, pour être plus clair et plus agréable, et intègre désormais une documentation complète.


Framasoft ne souhaite toutefois pas s'arrêter là et possède déjà de nombreuses idées d'améliorations et de nouvelles fonctionnalités, comme la diffusion en direct, par exemple. Mais cette prochaine évolution ne pourra se faire sans de nouveaux fonds : l'association envisage donc une nouvelle de campagne de crowdfunding. En attendant, elle lance un nouvel appel aux dons, pour soutenir son modèle alternatif à YouTube.

Source : Framasoft
Bastien Contreras
Par Bastien Contreras

Ingénieur télécom reconverti en rédacteur web. J'écris sur les high tech, les jeux vidéo, l'innovation... J'ai d'ailleurs été responsable d'accélérateur de startups ! Mais je vous réserve aussi d'autres surprises, que vous pourrez découvrir à travers mes articles... Et je suis là aussi si vous voulez parler actu sportive, notamment foot. Pour ceux qui ne connaissent pas, c'est comme du FIFA, mais ça fait plus mal aux jambes.

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benben99

Destiné à être un échec. Quand les donations vont cesser, le projet va fermer, car comme bien des beaux projets open source, il n’ont pensé à aucun modèle d’affaires. De plus, pour le contenu vidéo, un tel modèle ne pourra pas compétitionner avec la qualité de service (QoS) de Youtube, car ici on parle de simples serveurs indépendants, alors que Youtube utilise un Content Delivery Network avec des serveurs dans plusieurs pays et de multiple copies des vidéos pour assurer une bonne vitesse partout sur la planète.

Blap

Non

Saulofein

Youtube en sueur devant cette annonce fracassante!
Juste une question, concernant les droits d’auteurs, l’hébergeur est légalement responsable, comment on fait si l’application héberge sur mon pc une vidéo ne respectant pas la loi? Qui prend la responsabilité? Existe-il des modérateurs? Comment vont-ils être rémunérés?
Aussi, comme les PC particuliers passent leurs temps à alterner entre allumés et éteints, combien de réplication faut-il pour que la vidéo soit accessible en permanence avec une qualité satisfaisante?

epodotcom

dailymotion est une bonne alternative…

barjy

Autant je vous rejoint sur la faible vitesse de PeerTube (lié à un manque d’instance), autant je suis en totale opposition du la destinée du système!

Si l’on prend https://skeptikon.fr/ voila un bel exemple de centralisation de vidéos, souvent présente mais parfois exclusive sur la pensée critique.

On retrouve sur cette plateforme des vidéos censurées par YT pour de pseudos raison de respect de droit d’auteur (comme Bruno… le ciel sur répondeur! de Clément FREZE ou les vidéos de gollumilluminati), et rien que pour ça je les soutiens.

Je n’ai aucun pb à mettre une petite pièce dans ce type de solution et je pense que nous sommes nombreux à le faire.

Larry

Tu veux dire comme le système de peer-to-peer proposé par PeerTube :thinking: ?

Larry

Concernant la modération, de ce que j’ai compris, chaque instance (=chaîne) est responsable de son contenu. Donc l’administrateur de cette instance est seul responsable de son contenu. Si une vidéo de cette instance te parait choquante, c’est avec ce responsable qu’il faut voir.

Mais les instances n’étant pas toutes directement accessibles, les vidéos ne seront donc pas suggérée et accessibles directement (à l’inverse des des chaines YouTube), il faut d’abord t’y connecter. Donc en t’y connectant tu prends la responsabilité d’accéder à un contenu qui peut te déplaire voir te choquer.

Il faut voir le principe de fonctionnement comme plein de petits Youtube avec chacun une chaîne unique. Et tu navigue de mini-Youtube en Mini-Youtube.
Un peu comme un logiciel de chat qui aurait plusieurs salon publics sur différents thème. Si tu entre dans le salon :underage:, tu censé savoir pertinemment ce que tu vas y trouver. Ça servira à rien de faire l’offusqué si la discussion tourne autour du sesque.

Pour plus de détails sur le fonctionnement de PeerTube :

benben99

LOL oui, mais à la différence c’est que Youtube a le portefeuille pour se payer le CDN. PeerTube son modèle d’affaires… il n’y en a pas. Dès qu’il n’y aura plus de donnations, ils vont mettre la clé sous la porte.

Saulofein

Alors a mon sens la nudité n’est pas le sujet principal et ne donne pas lieu a s’offusquer.
Je pensais plutôt a de la propagande terroriste, pédopornographie, … qui vont pulluler sur la plateforme s’il n’y a pas de modération.
Et toujours mon histoire de droit d’auteurs, c’est la plateforme qui héberge les vidéos est responsable (soit PeerTube, soit la personne qui dispose d’une copie physique sur son poste), et non la personne qui poste la vidéo.

Larry

Je suis d’accord. Le « problème » de la nudité ne servait que d’exemple pour les situations basiques et la question des dérives plus graves reste posée.

Quand à ta question de droits d’auteurs, j’avais en tête que chaque vidéos était hébergée de manière morcelée. En gros, tu n’héberge pas la vidéo en question mais juste un morceau du fichier, inutilisable en l’état. On ne peut donc pas t’attaquer pour atteinte aux droits d’auteurs dans le sens ou tu n’héberge pas l’oeuvre, mais (par exemple) juste la première frame.
Après, c’est ce qu’il me semble en comprendre, a priori, mais je me trompe peut être.

Il serait intéressant d’avoir l’avis de PeerTube sur ces sujets. Même si je me doute qu’ils doivent disposer d’une FAQ qui répond à ces questions…

Reste qu’on touche là à un dilemme très compliqué à résoudre : ou mettre le curseur entre un système à la YouTube, très centralisé et de plus en plus modéré (directement ou indirectement, a tort ou a raison) et un système à la PeerTube, complètement décentralisé et non modérable (directement ou indirectement, à tort ou a raison). Sans compter la gestion des spécificités morales et légales de chaque pays, la question « oeuvre d’art ou pornographie » (coucou « L’origine du monde »), la limite de la liberté d’expression, … Ça n’est pas pour rien que tous les Facebook, Twitter et Youtube s’y casse les temps depuis des années :confused:

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