Canal+ réclame près de 30 millions d'euros de dommages et intérêts aux prévenus. Le groupe n'est d'ailleurs pas le seul à s'être porté partie civile dans cette affaire.
Jeudi dernier, cinq hommes comparaissaient devant le tribunal correctionnel de Rennes pour avoir diffusé sur Internet de très nombreuses rencontres sportives, le football en tête, après avoir monté plusieurs sites illégaux. Les contenus retransmis sur les plateformes étaient évidemment détournés de chaînes, elles, payantes, auxquelles les prévenus étaient abonnés. Outre Canal Plus, beIN SPORTS et RMC Sports, détenteurs des droits TV de la Ligue 1 et la Ligue des champions, ont aussi décidé de se joindre à l'action.
Des dizaines de milliers d'euros de revenus en quelques années
De 2014 à 2017, les sites les plus fréquentés qu'ils avaient mis au point ont attiré autour de 7,5 millions de visiteurs uniques (imaginez le nombre total de visites !). Bien alimentés en publicités, les sites auraient rapporté environ 230 000 euros aux cinq délinquants, le tout versé par une cinquantaine de régies publicitaires, entre 2014 et 2018.Le procureur a requis 100 000 euros d'amende contre le créateur des sites, ancien vendeur de photocopieurs par ailleurs poursuivi pour blanchiment après avoir ouvert des comptes en Suisse et aux Îles Vierges. Son ancien collègue informaticien, lui, pourrait avoir à payer 20 000 euros d'amende, les trois autres prévenus ne se voyant réclamer que 5 000 euros chacun, ayant eu des rôles moins importants.
Canal Plus, qui parle d'un dossier « à un point crucial dans la lutte contre le piratage du streaming sportif », ne réclame pas moins de 29,9 millions d'euros de dommages et intérêts, le streaming en direct des événements sportifs constituant, selon un rapport de l'État, entre 10 et 20 % de l'audience sur le petit écran. Une somme qui sera de toute façon impossible à assumer. Le jugement, qui sera rendu à la fin du mois d'avril, devrait davantage se ranger du côté des réquisitions du procureur.
Le partage de comptes coûte chaque année des milliards de dollars à Netflix, Amazon, HBO et Hulu
Source : France 3