La télévision connectée regroupe l'ensemble des services utilisant directement ou indirectement Internet depuis un téléviseur. Désormais, un spectateur peut donc normalement consulter ses programmes habituels (y compris les revoir via les services de « Replay ») mais peut également interagir avec eux, les commenter, acheter ou louer des vidéos à la demande...
A ce titre, le CSA définit d'ailleurs un téléviseur « connectable » comme un poste (de télévision) « permettant une connexion directe à l'Internet (par Wifi ou par un port Ethernet) ou indirecte par l'intermédiaire d'un boîtier connecté à l'internet (consoles de jeux...) ».
Si l'ensemble des chaînes françaises traditionnelles ont déjà investi le terrain, d'autres concurrents notamment américains préparent leurs offensives. C'est notamment le cas de la Google TV, Netflix ou encore de l'Apple TV. Face à ce marché touchant presque la totalité des français (près de 98,5 % des français ont au moins un téléviseur dans leur foyer), le CSA a donc demandé à 5 spécialistes de plancher sur les TV connectées afin « d'en prévenir les effets sur les équilibres de la production et de la diffusion audiovisuelle » précise l'AFP.
Parmi ces experts de la question, on retrouve des noms connus du monde des médias Marc Tessier, président de Vidéo Futur, ex-président de France Télévisions et auteur de nombre de rapports portant sur l'essor du Web dans les médias. Figurent également en tant que membres de cette commission, Philippe Levrier, président du CNC, Martin Rogard, DG de Dailymotion, Takis Candilis, président de Lagardère et Jérémie Manigne, directeur général de l'innovation, service et contenus de SFR.
Canal +, TF1, M6 se disent satisfaits
L'annonce de la formation de cette mission a été plutôt bien accueillie par les différents responsables des chaînes de télévision. Par principe, la multiplication des moyens de diffusion d'un programme peut conduire à un effritement de l'audience d'une chaîne traditionnelle. Les géants de la télévision souhaitent donc que le cadre réglementaire soit suffisamment clair en matière de diffusion.
L'ensemble des patrons de chaînes ont donc salué cette initiative destinée à réglementer le secteur. Si France Télévisions a souhaité mettre l'accent sur la défense de la culture française, M6 et Canal + ont, pour leur part, profité du rendez-vous pour rappeler que certains opérateurs étrangers pourraient agir en contradiction avec la réglementation française...
Particulièrement M6 (éditeur de Clubic, via M6 Web) précise que la création d'un cadre réglementaire, juridique et économique est un facteur clé car des vides juridiques existent à l'heure actuelle, notamment sur l'obligation de contribution des chaînes à la création audiovisuelle.
Des conflits à venir ?
Présent à la table ronde, le Simavelec (groupement d'industriels de matériels électroniques) a également donné son point de vue sur l'évolution des télévisions connectées. Il souhaite que le développement de ces services permette à l'avenir la création de véritables magasins d'applications qui devraient générer des revenus supplémentaires.
La manne pourrait donc être importante puisque le groupement estime qu'en 2013, près de 80 % des téléviseurs commercialisés seront « connectables ». La multiplication de services connectés pourrait donc engendrer de nouvelles ressources pour les éditeurs (notamment via des services payants ou la publicité). Ces derniers pourraient alors devoir mettre la main à la poche pour aider à financer la création d'œuvres audiovisuelles françaises, par exemple...