Plusieurs diffuseurs français, parmi lesquels OCS et Canal+, craignent d'être laissés de côté par les studios américains, qui mettent un pied et demi dans le marché du streaming.
Avec l'arrivée de Netflix puis celle d'Amazon Prime, la télévision française a accusé le coup et voit désormais poindre la menace de deux nouveaux arrivants sur le secteur du service de vidéo à la demande par abonnement. D'abord Disney, plus fort que jamais après avoir avalé la 21st Century Fox, puis WarnerMedia (qui pourrait lui donner le nom de l'une de ses chaînes, la célèbre HBO), tout aussi renforcé après son rachat par l'opérateur de télécommunications américain AT&T.
OCS et Canal+, chaînes étouffées par la force de frappe américaine
L'ensemble de ces acteurs, dont le pouvoir d'attraction et la force de frappe sont impressionnants, menace clairement l'accès des chaînes de télévision françaises aux différents films et séries américains. Sans oublier que Comcast, qui détient Universal et vient de s'offrir Sky, pourrait aussi pointer le bout de son nez, comme l'indique le journal Les Echos.Les premières victimes de ces acteurs américains sont les chaînes payantes françaises, à commencer par OCS et Canal+. Orange Cinéma Séries a drainé un nombre important d'abonnés grâce au succès de la série Game of Thrones (dont l'ultime saison sera diffusée en avril prochain), tandis que Canal+ parvient à attirer les amateurs de films américains et d'autres studios récemment sortis au cinéma.
Les diffuseurs n'ont plus de marge de manœuvre
Ce qui inquiète les diffuseurs français, c'est le moment où les contenus issus de l'industrie hollywoodienne seront accessibles sur les plateformes comme Netflix. Il ne restera alors plus grand-chose comme argument en faveur des chaînes payantes... Un exemple simple : la société de Mickey, Disney, a déjà annoncé qu'elle réservera la prochaine trilogie Star Wars pour le catalogue de son service de streaming, Disney+. À terme, les chaînes de télé payantes seront dépourvues de ces contenus porteurs, qui plus est face aux tarifs agressifs pratiqués par le secteur de la vidéo par abonnement.La seule embellie pour les diffuseurs français reste la chronologie des médias française, qui imposent aux studios de respecter les règles entre la sortie dans les salles et la diffusion sur leur service de SVoD. Mais cela ne concerne que le cinéma. À ce stade-là, les chaînes payantes s'en contentent encore. Mais pour combien de temps ?