Les opérateurs français ont eu deux semaines supplémentaires pour renforcer leurs interconnexions et anticiper une augmentation massive du trafic due à l'arrivée tant attendue du service de streaming.
Il est enfin là ! Plusieurs mois après le lancement américain, et après un report de dernière minute à la demande du gouvernement français, Disney+ est disponible en France.
Une infrastructure technique musclée pour supporter le trafic
Les attentes étaient considérables pour les fans français du studio aux grandes oreilles et les opérateurs ont dû anticiper les très nombreuses connexions à la plateforme.Contrairement à Netflix, qui a installé ses propres serveurs chez les opérateurs pour soulager les infrastructures techniques des FAI, Disney va se reposer sur des CDN (Content Delivery Network), soit des prestataires disposant de serveurs répartis un peu partout en Europe. Les opérateurs doivent ensuite récupérer le trafic via des interconnexions entre acteurs européens.
C'est ce mode de fonctionnement qui a posé visiblement problème aux FAI français, comme l'explique Jean-Luc Vuilllemin, Directeur des Réseaux et Services internationaux d'Orange aux Échos.
« Ce sont des volumétries extrêmement conséquentes. On parle de plusieurs térabits de données. Il faut savoir où ce trafic arrive, réserver des capacités d'interconnexion et s'assurer de notre capacité à l'amener du point de livraison au point d'utilisation. Ce travail avait été anticipé. Mais avec la crise du coronavirus, les capacités d'interconnexions avec les CDN se sont remplies de manière extrêmement rapide. Sur certaines, nous étions montés à plus de 90 % d'utilisation ».
Le report de quinze jours aura permis aux opérateurs de renforcer sensiblement leurs liens d'interconnexion pour encaisser la charge, notamment dans les premiers jours où Disney+ est disponible gratuitement pour tous les utilisateurs.
Orange réfute l'idée d'un report motivé par des raisons commerciales
Orange se défend au passage d'avoir voulu retarder l'arrivée de Disney+ en sous-estimant volontairement son infrastructure, comme certains l'ont laissé entendre. En effet, l'opérateur possède plusieurs plateformes de vidéo à la demande, OCS en tête, et voit arriver face à lui un mastodonte du divertissement.L'entreprise assure néanmoins que les raisons étaient purement techniques et visaient à préparer le lancement de Disney+ tout en garantissant la meilleure qualité de service à ses utilisateurs dans une période où les services web n'ont jamais été aussi utilisés et sollicités.
Source : Les Échos