YouTube a profité cet été de la VidCon 2014, conférence annuelle dédiée à la vidéo en ligne, pour annoncer qu'il permettrait « dans les prochains mois » de diffuser des vidéos à 60 i/s. L'éditeur ne l'a pas encore officialisé, mais des internautes ont constaté que l'annonce avait commencé à entrer en vigueur hier. Comme souvent, les nouvelles fonctionnalités sont déployées graduellement auprès des utilisateurs du service.
L'occasion de faire le point sur les modalités de mise en œuvre ainsi que sur la concurrence.
Quatre ans après la 4K, le HFR
YouTube diffuse des vidéos en Ultra HD et en DCI 4K depuis 2010, mais jusqu'à présent la fréquence d'images plafonnait à 30 i/s. Un fichier vidéo avec un framerate supérieur était automatiquement rétrogradé lors du transcodage du fichier à diffuser.Désormais les vidéos tournées ou capturées (et montées) à 60 ainsi qu'à 50 ou 48 fps pourront être diffusées comme tel en 1080p et en 720p. Les définitions inférieures s'en tiendront en revanche à 30, 25 ou 24 fps. Pour l'heure Chrome et Safari sont compatibles, et donc probablement tous les navigateurs reposant sur WebKit ou Blink (tels que Opera), mais ni Firefox, ni Internet Explorer.
YouTube en retard sur ses concurrents
YouTube s'aligne enfin sur quelques uns de ses principaux concurrents, à commencer par Twitch. Le jeu vidéo est la principale source de vidéos à 60 i/s, et l'un des genres qui en tire le plus profit, la plateforme de diffusion dédiée prend donc en charge cette cadence depuis un moment, en 720p comme en 1080p. En pratique la plupart des flux sont en 720p60, principalement en raison des ressources importantes requises pour encoder en temps réel et diffuser en direct un flux 1080p60.Sur le secteur des services de diffusion généralistes, le pionnier Dailymotion a une longueur d'avance. Il prend en charge le 60 fps depuis longtemps, ce avec tous les niveaux de qualité, dès le 240p, mais aussi avec tous les navigateurs, et notamment avec Firefox. Voici une vidéo comparative publiée en début d'année.
Vimeo quant à lui est le service qu'on pourrait qualifier de plus cinématographique. Sa charte éditoriale interdit d'ailleurs la plupart des vidéos émanant de jeux vidéo. En outre dans la lignée de l'industrie du cinéma, très attachée à sa cadence de 24 i/s, la plateforme s'en tient à ce jour aux 24, 25 et 30 fps.
Facebook enfin, de loin le moins qualitatif des services de partage de vidéo, plafonne sans surprise à 30 fps.
Le HFR en voie de démocratisation ?
L'annonce de YouTube pourrait quoi qu'il en soit contribuer à démocratiser le HFR ou high frame rate, qui apporte un gain significatif de fluidité mais aussi de netteté (moins de flou cinétique). Nous vous invitons à consulter les exemples précités pour vous en rendre compte.Le septième art risque de s'accrocher encore un moment au « rendu cinéma » qu'est supposé procurer la cadence historique et quasi-centenaire de 24 i/s. La controverse qu'a suscité la version HFR 3D de The Hobbit en témoigne. Cette technologie suscite en tout cas la curiosité des technophiles : 64 % des participants à notre sondage avaient déclaré vouloir voir le film en HFR.
Quoi qu'il en soit dans le reste de l'industrie professionnelle, la plupart des chaînes de production en activité à ce jour peuvent déjà produire à 50 ou 60 i/s. Dans certains pays et sur certains réseaux télévisés, le sport est d'ailleurs déjà diffusé à ces cadences.
Last but not least, les particuliers peuvent produire en HFR. De nombreuses caméras (à commencer par les GoPro et consorts), de nombreux appareils photo et même certains smartphones peuvent filmer à haute cadence en haute définition.
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