Le Hobbit : où et pourquoi le voir en HFR 3D à 48 i/s ?

Romain Heuillard
Publié le 12 décembre 2012 à 17h40
Sorti aujourd'hui en France, le film « Le Hobbit : un voyage inattendu » constitue un événement pour les fans de l'univers du Seigneur des anneaux, mais aussi pour les ciné-technophiles, puisque c'est le premier long métrage commercial tourné et diffusé en HFR 3D. Mais qu'est-ce que c'est et comment en profiter ?

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24 i/s, un lourd héritage

Il y a un peu plus de dix ans, Peter Jackson s'était déjà illustré en intégrant un personnage entièrement réalisé en motion capture (capture de mouvement) à l'adaptation de la trilogie « Le Seigneur des anneaux » de Tolkien.

Pour la nouvelle décennie, le réalisateur démocratise une nouvelle innovation technologique, mais qui est bien plus importante, puisqu'elle porte sur la totalité du film et remet en cause l'un des fondements du cinéma. HFR est effectivement l'acronyme de high frame rate, qu'on pourrait traduire par haute cadence de prise de vue. Concrètement, « Le Hobbit » est le premier long métrage tourné et diffusé à 48 images par seconde, le double des 24 i/s des films de cinéma depuis près d'un siècle.

24 images par seconde est effectivement la cadence retenue en 1927 lors de l'avènement du son et donc des moteurs. C'était la cadence minimale, et donc la moins chère, permettant d'enregistrer du son sur de la pellicule 35 mm.

Le pour et le contre du HFR

Des cinéastes avant-gardistes (sur le plan technique) comme Peter Jackson ou James Cameron (à qui on doit la démocratisation de la 3D avec « Avatar ») estiment qu'il n'y a plus aucune raison de s'en tenir à cette cadence, qui entraine clignotement, scintillement mais aussi et surtout flou de mouvement. C'est justement ce qui ferait le charme du cinéma selon les puristes, tout comme les craquements et le souffle feraient le charme du vinyle.

Doubler la cadence permettrait également de rendre le spectacle plus réaliste et immersif, selon Peter Jackson. James Cameron estime quant à lui qu'on doit bien plus le « rendu cinéma » à la lumière et au cadre qu'à la cadence de prise de vue. En outre, réduire les défauts inhérents au 24 i/s profiterait tout particulièrement à la 3D, et réduirait les maux qu'elle peut entrainer chez certains spectateurs.

Peter Jackson reconnait néanmoins que le HFR rend « différemment » des films auxquels on est habitué. Certains spectateurs parlent d'un rendu téléfilm ou d'une sensation d'accéléré, semblable à celle qu'ils éprouvent devant leur téléviseur 100 Hz ou plus.

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Une cinquantaine de cinémas en France

La plupart des salles de cinéma équipées en numérique sont compatibles avec le HFR, tout comme la plupart des téléviseurs et des moniteurs qui affichent un taux de rafraichissement de 50 ou 60 Hz depuis des années. Mais la critique et les premiers spectateurs sont réservés, et la diffusion en HFR sera volontairement limitée.

Une cinquantaine de salles distribueront « Le Hobbit : un voyage inattendu » en HFR 3D, principalement des salles des réseaux Gaumont Pathé et Kinépolis. Un pictogramme sur les sites des cinémas indique généralement quelles séances sont concernées, lesquelles ne le sont pas. Le film est également diffusé en 3D à 24 i/s, en 2D à 24 i/s, mais pas en 2D à 48 i/s.

Les cinémas sont cartographiés ci-dessous ou à cette adresse :



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