Les employés de YouTube auraient alerté durant des années leurs dirigeants sur la masse de contenus mensongers et malveillants postés sur la plateforme, sans succès.
Les cadres de YouTube avaient peut-être les solutions pour éradiquer le contenu malveillant posté en continu aujourd'hui sur la plateforme, mais n'en ont pas tenu compte. C'est le récit édifiant que relaie aujourd'hui Bloomberg, qui a pu s'entretenir avec d'anciens employés ainsi que des membres de l'équipe toujours en poste.
YouTube aurait privilégié les revenus du service au détriment du contenu
Les personnes interrogées racontent que depuis plusieurs années, de nombreux salariés s'inquiètent de la « masse de contenu faux, incendiaire et toxique » postée quotidiennement. Ils ont également proposé de nombreuses solutions pour résoudre le problème avant qu'il n'atteigne une ampleur quasiment incontrôlable.Plusieurs de ces employés, qui ont quitté l'entreprise au cours des deux dernières années, affirment être partis à cause de l'incapacité de YouTube à comprendre et gérer le problème.
Les dirigeants de Youtube, son PDG Susan Wojcicki en tête selon les témoignages, auraient toujours balayé ces craintes d'un revers de la main. Les cadres de l'entreprise auraient préféré mettre le sujet sous le tapis pour s'employer plutôt à augmenter l'engagement de l'utilisateur et le temps passé sur la plateforme.
Car une vidéo, aussi fantaisiste et trompeuse soit elle, peut générer des dizaines de milliers de vues et avec elles des revenus publicitaires conséquents. Si Alphabet, la maison mère de YouTube, ne donne aucun chiffre précis sur les bénéficies générés par le service de vidéo, ils sont estimés à 16 milliards de dollars chaque année.
YouTube conteste ce récit et met en avant ses actions de modération
Un porte-parole de YouTube réfute le récit relaté par Bloomberg et ajoute notamment que Susan Wojcicki « ne prête pas attention à ces questions et que l'entreprise accorde la priorité à l'engagement par-dessus tout ».YouTube tient à rappeler ses différentes actions pour mettre à jour et améliorer le système de recommandations, ainsi que le nombre de recrutements récemment effectués dans son équipe dédiée à la modération, qui compte aujourd'hui plus de 10 000 employés.
Si effectivement YouTube a bien empêché certaines dérives de son algorithme de recommandations, en supprimant automatiquement les vidéos complotistes ou nationalistes, elles restent néanmoins disponibles par le champ de recherche, même si les propos tenus sont violents, injurieux ou tout simplement mensongers.
Source : Engadget