Le communiqué posté par Susan Wojcicki sur le blog de YouTube appelle à « l'ouverture ». La P.-D.G. affirme croire que la préservation d'une plateforme libre est plus importante que jamais. En d'autres termes, que chacun devrait pouvoir uploader ce qu'il entend sur YouTube.
YouTube, la plateforme aux deux milliards d'utilisateurs, entendrait-elle accepter des contenus controversés, comme de la violence ou du harcèlement ? Après des mois de critiques, c'est en tout cas ce que la P.-D.G. laisse entendre.
Faire entendre « des voix authentiques »
Le communiqué a un mot récurrent : l'ouverture. « YouTube est bâti sur le principe de l'ouverture. À partir de la liberté de cette plateforme, des millions de créateurs dans le monde sont connectés à un public nombreux, et beaucoup d'entre eux ont fait prospérer des entreprises par ce procédé. Mais l'ouverture vient également avec des défis, raison pour laquelle nous mettons à jour régulièrement nos conditions d'utilisation ».Le texte souligne ensuite les modifications récentes du règlement relatif aux discours de haine, et à celles relatives au harcèlement. Il justifie ensuite une ouverture plus large. « Malgré ces préoccupations, je crois que conserver une plateforme ouverte est plus important que jamais ». Susan Wojcicki cite divers exemples où la publication d'un contenu jugé offensant lui semble justifié. « Par exemple, en Nouvelle-Zélande, Ryleigh Hawkins a lancé la chaîne Tourettes Teen pour éveiller les consciences sur ce que vivent les personnes atteintes du syndrome de la Tourette. (...) Les adolescents diffusent des vidéos de leur harcèlement au collège pour rappeler que c'est un moment douloureux et montrer comment les gens rebondissent ».
YouTube est trop grand pour n'héberger que du contenu "acceptable", selon le P.-D.G. de Google
Elle poursuit sa démonstration : « Rien de tout cela ne serait possible sans ouverture. Sans un système ouvert, certaines voix authentiques ont du mal à se faire entendre. (...) Sans ouverture, cet adolescent harcelé n'aurait pas trouvé de communauté de personnes qui lui ressemblent, et lui permettent de savoir que cela peut s'arranger ».
1 % de contenus problématiques
Pour Susan Wojcicki comme pour YouTube, cette ouverture reste largement controversée. À ce sujet, la P.-D.G. dit que « l'ouverture revient parfois à laisser en ligne du contenu qui n'est pas mainstream, qui est controversé voire offensant ». Une déclaration qui fait suite aux nombreuses critiques concernant des contenus qualifiés de « problématiques », et qui ont été diffusés sur la plateforme.YouTube : pour la deuxième période consécutive, l'application est la plus rentable au monde
Dans son communiqué, Susan Wojcicki marque la séparation entre des éléments justifiables et d'autres qui ne le sont pas : « Les contenus problématiques représentent 1 % du contenu de YouTube, et nous travaillons chaque jour à réduire encore ce nombre. Ce nombre si faible a pourtant un impact démesuré, aussi bien pour nos utilisateurs que pour ce modèle d'ouverture qui a permis l'essor de notre communauté ».
Ce débat au sujet de l'ouverture de la plateforme ne date pas d'hier. Susan Wojcicki en a déjà discuté lors de débats publics. Il lui est déjà arrivé de faire machine arrière, mais l'idée, elle, n'a jamais été totalement abandonnée.
Source : Vox.