Dans la foulée d’ASUSTor et QNAP – mais en attendant toujours Synology, c’est TerraMaster qui se met en tête de nous proposer un NAS « grand public » entièrement tourné vers le stockage par mémoire flash. En l’occurrence, le F8 SSD Plus n’y va pas par quatre chemins acceptant la bagatelle de 8 SSD au format M.2. Voici ce qu'il a réellement dans le ventre.

- Compact, élégant et bien fini
- Accès simple aux composants
- Interface réseau 10 GbE
- 8 emplacements SSD
- Faible conso, très discret
- Nouvelle interface TOS 6
- Pas de mémoire ECC
- Un seul port SO-DIMM
- Pas de prise en chage ZFS
Un petit format élégant et discret
Alors qu’elle n’a pas toujours été très habile dans ses designs avec des NAS certes très doués, mais au châssis parfois un peu basique, TerraMaster fait ici un bel effort. L’élégance est de mise autant que la simplicité et la sobriété pour un NAS dont on retiendra avant tout, la compacité. Bien sûr, TerraMaster joue ici à plein la carte des SSD M.2 pour réduire au maximum l’encombrement du produit.
La compacité du châssis est appréciable. ©Nerces pour Clubic
Le F8 SSD Plus ne mesure que 17,7 x 6 x 14 centimètres pour un poids absolument ridicule d’à peine 600 grammes à vide. Ce NAS a clairement été pensé pour trôner sur l’espace de travail directement à proximité de l’écran, mais rien n’empêche, bien sûr, de l’éloigner un peu pour encore plus de confort sur votre bureau.
Notons tout de même que le NAS est accompagné d’une alimentation externe qui, sans être énorme, occupe un volume pas si éloigné du NAS. Cette brique d’alimentation nous semble d’ailleurs avoir été largement surdimensionnée par TerraMaster : elle est donnée pour 72 watts de puissance maximale alors que, même avec huit SSD M.2, ce serait bien un comble si le NAS dépassait les 45/48 watts. Mais qui peut le plus peut le moins, dit le proverbe.
Une connectique simple, mais moderne et les deux ventilateurs 50 mm. ©Nerces pour Clubic
La sobriété affichée par le F8 SSD Plus a tout de même un défaut : en façade, en dehors d’une petite étiquette portant le nom du NAS, c’est Waterloo morne plaine. Aucun port n’est disponible et c’est donc en retournant la bête que l’on peut découvrir les rares, mais précieux, connecteurs. Là, un HDMI trône fièrement - comme TerraMaster nous y a habitués ces derniers temps - à côté de l’unique petite vis qui permettra d’ouvrir le boîtier du NAS.
Pour le reste, notons la présence d’un unique port réseau RJ45, mais celui-ci a le bon goût d’être en 10 Gigabit Ethernet (GbE), parfait pour un modèle exclusivement doté de SSD. Notons aussi la présence de trois ports USB. Les deux premiers sont en USB-A et délivrent du 10 Gbps, tandis que le troisième garde le même débit, mais se trouve être au format USB-C. Il n’y a donc rien d’autre à signaler et, par exemple, pas de lecteur de cartes mémoire comme cela peut encore se faire parfois.
Le petit regret réside évidemment dans l’absence de tout connecteur Thunderbolt 4 comme peut très souvent le faire QNAP ou, même, de port USB 4. Tant pis, il faudra apprendre à s’en passer. En revanche, soulignons la bonne conception du châssis qui vient joliment masquer les deux ventilateurs de 50 millimètres de diamètre : ils sont situés sous le NAS et propulsent l’air du bas vers le haut… sans que cela ne pose le moindre problème de chauffe.
Fonctionnalités et interface logicielle
Nous l’avons dit, sur l’arrière du NAS, on remarque l’unique vis de fixation : elle sert à solidariser l’ensemble du boîtier et ne nécessite pas le moindre outil pour être retirée. Un tel système rend bien sûr incompatible le F8 SSD Plus avec le remplacement à chaud des SSD. En revanche, cela autorise un accès tout de même très simple aux composants : il suffit de retirer la vis et de faire coulisser une partie du châssis pour apercevoir les entrailles de la bête.
Là, on repère d’emblée l’imposant dissipateur que TerraMaster a placé sur le processeur qu’elle a retenu pour cette machine, un Intel i3 N305. Il est doté d’un confortable nombre de cœurs (8) et peut grimper jusqu’à une fréquence d'horloge de 3,8 GHz alors qu’il est épaulé par 6 Mo de mémoire cache. On retiendra surtout qu’il possède un TDP de 9 à 15 watts en fonction de la configuration de la machine : rien de bien sorcier à refroidir de toute façon.
L'unique port SO-DIMM et quatre des huit ports M.2. ©Nerces pour Clubic
À proximité du dissipateur, on remarque la présence de quatre emplacements M.2 pour des SSD jusqu’au format 2280. Il ne sera donc pas possible d’intégrer des modèles 22110, mais de plus courts sont envisageables : on voit assez mal l’intérêt puisqu’ils sont souvent plus chers. Notons aussi, et enfin, la présence d’un port SO-DIMM DDR5. Il est occupé, de base, par une barrette de 16 Go, mais elle peut être remplacée par un modèle allant jusqu’à 32 Go. Attention, pas de compatibilité ECC sur ce modèle.
L’installation des 1 à 8 SSD ne pose évidemment aucun problème : on insère, on place l’unique vis pour chaque SSD… et le tour est joué. Notez tout de même que des dissipateurs sont fournis par TerraMaster dans le cas où vous souhaiteriez exploiter des SSD particulièrement calorifères. Nous n’en avons pas eu besoin avec nos modèles de test, et ce, qu’il s’agisse de SSD Western Digital Red SN700 ou de Kingston KC3000. Impeccable.
L’installation matérielle réalisée, on peut logiquement se lancer sur la partie logicielle et il nous faut une fois de plus noter les progrès réalisés par TerraMaster en la matière. Il y a encore quelques années, la firme pouvait se sentir complexée à côté de poids lourds comme QNAP ou Synology, ce n’est plus exactement le cas. Oh, il y a encore des progrès à faire, mais l’interface logicielle a marqué de réels progrès.
Indispensable phase de création de la pile RAID. ©Nerces pour Clubic
La mise en place passe par TNAS PC qui permet de très simplement trouver le NAS sur le réseau et d’accéder aux principales fonctions. Dans un premier temps, il s’agit surtout de configurer la bête. On apprécie les efforts déployés pour que tout soit maintenant traduit en bon français. Très rapidement, l’interface nous propose de configurer le pool de stockage et le volume à exploiter avec, bien sûr, tout ce qu’il faut comme norme RAID, en plus du TRAID plus souple et spécifique à la marque.
Bien sûr, le choix entre BTRFS et EXT4 reste de mise, mais nous préférons nous focaliser sur l'outil proposé par TerraMaster au premier démarrage du NAS : le conseiller en sécurité. Il aura tendance à trop en faire, mais reconnaissons que de passer ainsi en revue les potentiels problèmes de sécurité est toujours appréciable, surtout après les récents problèmes rencontrés en la matière par certains fabricants de NAS.
La nouvelle interface TOS 6 et son mode sombre. ©Nerces pour Clubic
Par la suite et sans entrer dans d’infinis détails, nous ne pouvons passer sous silence le passage à TOS 6, la nouvelle interface logicielle de TerraMaster. Enfin… Nouvelle depuis le dernier NAS de la marque passé par la rédaction de Clubic. Pour faire simple, et tant pis si cela fait un peu communiqué de presse, TOS 6 introduit plus de 40 nouvelles fonctionnalités et apporte plus de 370 améliorations en tout genre à la précédente version pour la plus importante mise à niveau réalisée par TerraMaster.
Jusqu’à présent, on comparait souvent TOS au DSM de Synology dont il reprenait pas mal le design. Sans qu’il soit question de réinventer la roue, TerraMaster a toutefois tenu à repenser sa présentation et c’est à la fois joli et intuitif. Tout ce qu’il faut d’outils pour configurer comptes et utilisateurs sont bien sûr au menu ainsi qu’une gestion précise et agréable des unités de stockage. Un mode sombre est aussi de la partie alors que la partie sauvegarde/synchronisation est très riche.
Le portail d'applications et l'inévitable module photos. ©Nerces pour Clubic
Bien sûr, TerraMaster dispose comme ses principaux concurrents d’un portail d’applications afin d’apporter de nombreuses fonctions supplémentaires. Là, TerraMaster est encore un peu en retrait quant au nombre de modules proposés, mais ça reste très correct. De fait, si l'on ne peut parler de révolution, le travail effectué est propre, complet et largement personnalisable avec, cerise sur le gâteau, des applications mobiles qui ont également fait peau neuve. Du très bon travail.
Échauffement, nuisances sonores et performances
Modèle exclusivement flash, le F8 SSD Plus impliquait de reprendre le protocole mis en place sur le TBS-h574TX de QNAP. Nous avons conservé l’excellent switch QNAP QSW-IM1200-8C 10 GbE, mais M.2 oblige, nous avons laissé de côté nos SSD Samsung 870 EVO 2,5 pouces et nos disques durs Toshiba MG09 3,5 pouces, et opté pour des SSD Western Digital Red SN700 en plus de modèles KC3000 signés Kingston pour plus de variété.
Nous avons utilisé des SN700 de Western Digital et des KC3000 de Kingston. ©Nerces pour Clubic
Comme toujours, nous débutons nos tests par quelques mesures sur CrystalDiskMark lesquelles permettent de voir à quel point l’interface 10 GbE du NAS fait des merveilles. Nous ne sommes pas très éloignés des débits théoriques d’une telle interface, et ce, en lecture comme en écriture avec, en prime, des IOPS très élevées.
Mesures (débits/IOPS) CrystalDiskMark : fichier de 1 Go, RAID5, 10 Gb. ©Nerces pour Clubic
Notre seconde mesure sur CrystalDiskMark est l’occasion de passer sur les fichiers test de 64 Go, mais cela n’entraîne aucune baisse des performances : en séquentiel, le F8 SSD Plus est véritablement une bête de course qui, une fois encore, n’est pas loin de saturer l’interface 10 GbE. Difficile de rêver mieux pour un produit grand public.
Mesures (débits/IOPS) CrystalDiskMark : fichier de 64 Go, RAID5, 10 Gb. ©Nerces pour Clubic
Une fois encore, nous avons testé le NAS en usage quotidien et il faut reconnaître que sa réactivité est appréciable même en se contentant des 16 Go de mémoire vive installés de base par TerraMaster. Si vraiment vous avez besoin de plus, rappelons qu’il sera très simple de doubler la mise même si cela implique de se débarrasser de la barrette de 16 Go préinstallée ; un seul emplacement SO-DIMM étant présent.
Débits en écriture sous Windows 11 en RAID 5, 10 GbE. ©Nerces pour Clubic
Nous apportons toujours une petite mesure à ces impressions du quotidien, une mesure qui exploite l’explorateur de fichier de Windows (en SMB donc) et concerne tout simplement la copie d’une archive majeure à travers l’interface réseau. Comme souvent, les débits sont ici inférieurs à ce que l’on pouvait mesurer sur CrystalDiskMark, mais très franchement, à 896 Mo/s en lecture et encore 813 Mo/s en écriture, le F8 SSD Plus ne pose pas le moindre problème.
Vous en avez l’habitude si vous suivez nos tests de NAS, la dernière partie de nos mesures concerne la température atteinte, les décibels dégagés et la consommation électrique. Là encore, le F8 SSD Plus se montre sous son meilleur jour. Que l’on parle de températures, de nuisances sonores ou de consommation, c’est absolument impeccable même s’il faut souligner que nos SSD ne sont pas les plus énergivores du marché.
Enfin, nous terminons le test d’un NAS avec au moins trois baies par le temps de reconstruction de notre pile RAID 5. Elle est constituée de 100 Go répartis en huit gros fichiers et de 10 Go répartis en plus de 4 000 petits fichiers. Merci les SSD, merci le Core i3, le F8 SSD Plus fait certes un peu moins bien que le QNAP TBS-h574TX et son Core i5, mais il assure plus que l’essentiel. Un très bon résultat.
TerraMaster F8 SSD Plus, l'avis de Clubic :
Doté de 16 Go de mémoire vive et capable d’emporter avec lui un maximum de 8 SSD M.2 qu’il reliera au réseau grâce à une interface 10 GbE, le F8 SSD Plus de TerraMaster n’est pas loin de réaliser un sans-faute. La marque chinoise a de plus fait de jolis efforts, et ce, à presque tous les niveaux.
Jolis efforts en matière de design avec un produit plus abouti que de coutume et dont les composants sont très simples d’accès. Jolis efforts en matière d’accessoires également puisque des dissipateurs sont livrés pour chacun des huit SSD que l’on peut intégrer alors même que ce n’est pas indispensable. Jolis efforts enfin sur le prix, car s’il est facturé autour de 820/840 euros, ça reste un prix très acceptable pour un tel produit.
Il convient d’ailleurs de noter qu’un petit frère un peu moins musclé est disponible pour environ 200€ de moins de sorte que le NAS 100% SSD puisse être accessible à toujours plus de monde. Nous ne sommes pas encore dans le « grand public » au sens propre, mais on s’en rapproche beaucoup. Nous sommes convaincus.
- Compact, élégant et bien fini
- Accès simple aux composants
- Interface réseau 10 GbE
- 8 emplacements SSD
- Faible conso, très discret
- Nouvelle interface TOS 6
- Pas de mémoire ECC
- Un seul port SO-DIMM
- Pas de prise en chage ZFS
Fiche technique Terramaster F8 SSD Plus
Type de processeur | Intel Core i3-N305 |
Norme(s) ethernet | 10 Gbps Gigabit Ethernet (10 GbE) |
Nombre maximal de disques supportés | 8 |
Modes RAID supporté(s) | RAID 0, JBOD, 6, 5, 10, 1, Single Disk |
Système de fichier | Btrfs, Ext4 |
Type de processeur | Intel Core i3-N305 |
Taille de la mémoire | 16Go |
Norme(s) ethernet | 10 Gbps Gigabit Ethernet (10 GbE) |
Connecteur(s) Réseau | 10 Gigabit Ethernet |
Wake On LAN | Oui |
Bluetooth | Non |
Wi-Fi | Non |
Certification DLNA | Oui |
Capacité | 64To |
Interface interne | M.2 - PCI-E 3.0 2x |
Format de disque | M.2 |
Nombre maximal de disques supportés | 8 |
RAID supporté | Oui |
Modes RAID supporté(s) | RAID 0, JBOD, 6, 5, 10, 1, Single Disk |
Système de fichier | Btrfs, Ext4 |
Connecteur(s) | USB 2.0 x3, HDMI 2.1 |
Fonctions du serveur | FTP, Impression, Multimédia, Photo, Vidéo-surveillance, Virtualisation, Web |
Téléchargement sans PC | Oui |
Rackable | Non |
Niveau sonore | 19dB |
Consommation | 9W |
Largeur | 177mm |
Hauteur | 140mm |
Profondeur | 60mm |
Poids | 600g |