Test ASUSTOR Flashstor 12 Pro Gen 2 : la nouvelle génération du NAS 100% flash marque un peu plus les esprits

En août 2023, nous testions le premier NAS 100% flash d’ASUSTOR qui, pour l’occasion, donnait un bon coup de pied dans la fourmilière. Près de deux ans plus tard, la Gen 2 nous parvient. Le Flashstor 12 Pro Gen 2 FS6812X entend mettre tout le monde d’accord en gardant les 12 ports NVMe, mais en changeant de fournisseur avec un processeur Ryzen basse consommation signé AMD pour plus de puissance et, surtout, plus d’efficacité.

Un design inspiré de la PlayStation 4

Nous l’avons dit, pour ce Flashstor 12 Pro Gen 2 FS6812X, ASUSTOR s’appuie sur le premier modèle que nous avions pu tester il y a bientôt deux ans. De fait, châssis et design sont pour ainsi dire identiques à ce que la marque proposait auparavant, toujours avec cette inspiration « PlayStation 4 » qui change clairement du form factor habituel d'un NAS qui oscille généralement entre la mini-tour et la boîte à chaussures. Ce Flashstor 12 Pro Gen 2 FS6812X trouvera aussi bien sa place dans un bureau ou une baie de brassage que dans un salon, à proximité de la télé.

À l'interieur du packaging, on trouve le NAS, son alimentation et quelques câbles. ©Nerces pour Clubic

C’est bien sûr la généralisation des ports M.2 et le remplacement des disques durs 3,5 pouces par des SSD NVMe qui permet la réduction du boîtier dont le volume n’est que de 2,85 litres. Pour être plus précis, la longueur du châssis s’établit à 30,8 centimètres pour une largeur de 19,3 cm. La finesse est le point fort de ce NAS (à 4,8 cm), alors que son poids (1,45 kilogramme) lui permet de se glisser un peu partout et ce ne sont pas les 12 SSD NVMe qui viendront beaucoup alourdir ce serveur.

Il nous faut en revanche souligner que tous ces compliments à propos de l’encombrement limité du Flashstor 12 Pro Gen 2 FS6812X ne prennent pas en compte l’alimentation. Externe, celle-ci prend la forme d’une brique parallélépipédique de presque 540 grammes. Elle mesure très exactement 15,5 cm de long sur 6,4 cm de large pour une épaisseur de 3,3 cm. Des dimensions loin d’être catastrophiques, mais à prendre en considération compte tenu de la taille du NAS.

Avec des ports RJ45 10 GbE et USB 4, la connectique est riche. ©Nerces pour Clubic

En toute logique, puisqu’ASUSTOR a repris la conception de la précédente génération, le Flashstor 12 Pro Gen 2 FS6812X n’innove pas beaucoup sur le plan organisationnel. Ainsi, sur le côté droit du produit, la marque a placé le bouton de mise sous tension alors que la façade avant n’est occupée que par un connecteur unique, lequel évolue vers un USB-A 3.2 Gen 2 (10 Gbps). C’est toutefois à l'arrière du NAS que l’on remarque le plus de changements.

En effet, ASUSTOR a d’abord décidé de doubler la mise sur les prises RJ45 : on profite maintenant de 2 ports 10 Gigabit Ethernet (GbE), excusez du peu ! La sortie HDMI en revanche disparaît – nous le verrons, ce n’est pas étonnant – alors que la connectique USB évolue beaucoup plus qu'à l’avant du boîtier. Deux ports USB-A sont présents et passent eux aussi au standard 3.2 Gen 2 (10 Gbps), mais nous sommes surtout ravis de constater l’intégration de deux prises USB 4 pour des débits allant jusqu’à 40 Gbps. Le fabricant n'a pas fait les choses à moitié.

ASUSTOR propose le même connecteur pour relier l'alimentation externe et intègre toujours un système de verrouillage antivol Kensington. Enfin, notons que toutes les LED ont été – comme sur la première génération – placées sur le dessus de l’appareil (mise sous tension, activité du réseau, activité des disques). C’est logique compte tenu du format du NAS, mais ce ne sera pas forcément très pratique à consulter si ce dernier est glissé dans la niche d'un meuble TV, par exemple.

Fonctions et interface logicielle

Conservant les 12 ports M.2 de son prédécesseur, le Flashstor 12 Pro Gen 2 FS6812X peut atteindre une capacité de stockage de 96 To. Avant d’en arriver là, il nous faut évoquer un changement notable puisque, nous l’avons souligné en introduction, ASUSTOR ne se fournit plus chez Intel (au revoir le Celeron N5105), mais chez AMD : le CPU est un Ryzen V3C14 doté de quatre cœurs capables d’atteindre les 3,8 GHz de fréquence d'horloge. De base, le processeur est associé à 16 Go de mémoire vive DDR5-5600 ECC, mais il sera facile de passer à 32 Go, un second port SO-DIMM étant libre. La capacité de stockage maximale de ce NAS est de 64 Go.

L’accès aux emplacements SO-DIMM implique évidemment d’ouvrir le NAS, comme il faut le faire de toute façon pour avoir la main sur les douze ports M.2. Là, les choses sont simples : quatre vis sont à retirer sous le produit, et il suffit ensuite de faire coulisser la partie supérieure du capot. Notez que pour les six premiers emplacements M.2 – les seuls présents sur la version FS6806X, la technique est un peu plus simple puisqu’il suffit de retirer la plaque inférieure du boîtier.

Notez les mentions sur le PCB au niveau des SSD : les normes PCIe varient. ©Nerces pour Clubic

L’installation des SSD ne prend ainsi guère plus de quelques minutes, mais nous regrettons tout de même qu’ASUSTOR ne livre aucun dissipateur thermique avec son NAS. C’est d’autant plus gênant que la marque dispose bien de tels produits, qu’elle vend en supplément pour 40 euros 6 SSD. Un extra de 80€ donc sur notre modèle pour pouvoir refroidir la température des 12 potentielles unités de stockage. Le NAS est maintenant prêt à fonctionner et, une fois allumé, c’est avec l’application Control Center que nous le détectons sur notre réseau informatique.

Nous enchaînons alors avec l’installation d’ADM également connue sous le nom d’ASUSTOR Data Master, c’est-à-dire l’interface logicielle qui permet de gérer le NAS à la manière de ce que fait Synology avec son DiskStation Manager ou DSM. DSM est d’ailleurs l’inspiration évidente d’ASUSTOR qui, plutôt que de réinventer la roue, propose une ergonomie proche du leader dans le domaine. Quitte à s’inspirer, autant prendre au meilleur, non ?

L'interface de préparation du logiciel ASUSTOR Data Master. ©Nerces pour Clubic

Vous pouvez le voir sur nos diverses captures d’écran, la plupart des modules présents dans le DSM de Synology se retrouvent sur ADM avec, ce n’est pas un hasard, une interface très proche qui va jusqu’à copier certaines icônes. Pour autant, ASUSTOR ne fait pas que copier son concurrent et apporte sa petite touche, notamment depuis le déploiement d’ADM 5.0 qui, par exemple, introduit une barre d’outils entièrement personnalisable.

ADM autorise aussi la personnalisation de l’écran de connexion et introduit surtout ADM Defender, un outil de sécurité qui se veut aussi puissant qu’il est convivial. L’idée est ici de centraliser toutes les options de sécurité au sein d’un module conçu pour rappeler à l’ordre - mais gentiment - son utilisateur : des vérifications régulières sont ainsi réalisées afin de souligner les points de vigilance et proposer des solutions pour une sécurité accrue. Pratique, surtout pour les débutants.

Propre, l'interface ADM ressemble beaucoup au DSM de Synology. ©Nerces pour Clubic

Au travers d’ADM 5.0, ASUSTOR met aussi en avant les nombreuses optimisations apportées à la prise en charge de Samba. Il s’agit ici surtout d’en améliorer les performances. La marque souligne que le SMB Multi Channel passe en version finale avec cette version et que l’ensemble se montre bien plus stable. Nous avons aussi pu vérifier que l’agrégation de liens se fait de manière très simple pour des débits doublés… si vous exploitez les deux ports 10 GbE du NAS.

Tous les outils « clés » sont évidemment au menu. ©Nerces pour Clubic

De manière plus classique, mais pas moins importante, nous pouvons évidemment compter sur de très nombreux modules supplémentaires disponibles via le portail d’applications d’ASUSTOR. À ce niveau, la marque s’inspire peut-être davantage de QNAP que de Synology en proposant des modules très variés – d’ailleurs parfois un peu désuets comme cet Amule pour le téléchargement – et même un canal regroupant toutes les applications encore en phase bêta.

L’application Photo Gallery 3 a récemment fait peau neuve pour se mettre à l’IA. Le résultat est convaincant d’autant que la puissance de calcul du processeur Ryzen rend la chose plus efficace que sur l’AS1102TL testé il y a peu. Bien sûr, à côté des photos, ASUSTOR gère nos bibliothèques audio et vidéo grâce à des modules comme SoundsGood et LooksGood. Ces modules font partie d’un pack multimédia, car ASUSTOR propose de regrouper les modules les plus utilisés au sein d’ensembles « thématiques » : usage domestique, design professionnel, affaires… Pratique.

Trois des cinq applis pour smartphone (ici sur l'AS1102TL) conçues par ASUSTOR. ©Nerces pour Clubic

Enfin, soulignons les efforts déployés par ASUSTOR pour satisfaire les usagers de smarpthones. Ainsi, en plus d'AI Master pour gérer le NAS, on peut compter sur plusieurs modules à installer en fonction de nos besoins. AiFoto 3, AiMusic et AiVideos autorisent un accès rapide et sans difficulté à toutes les données stockées sur le NAS et sont complétés par un outil plus général, AiData, lequel permet d'explorer la pile RAID de l'AS1102TL, mais aussi de réaliser des opérations de synchronisation très simplement. De plus, un gestionnaire de téléchargement est intégré.

Échauffement, nuisances sonores et performances

À la manière du F8 SSD Plus signé TerraMaster, le Flashstor 12 Pro Gen 2 FS6812X nous a poussés à revoir un peu notre configuration de test. Bien sûr, il n’est plus question de disques durs ou de SSD au format 2,5 pouces. Nous avons donc utilisé des SSD Western Digital Red SN700 en plus de modèles KC3000 signés Kingston pour plus de variété. Nous en avons en revanche conservé l’excellent switch QNAP QSW-IM1200-8C 10 GbE.

Pour notre test, nous avons exploité des SSD NVMe Western Digital SN700 et Kingston KC3000. ©Nerces pour Clubic

Nos premiers tests sont, comme toujours, réalisés sur CrystalDiskMark afin de vérifier les débits que l’on peut obtenir sur le NAS. On voit surtout à quel point l’interface 10 GbE est bénéfique avec des performances de très haut niveau en lecture comme en écriture séquentielle ainsi que des relevés IOPS très élevés.

Mesures (débits/IOPS) CrystalDiskMark : fichiers de 1 Go, RAID 5, 10 GbE. ©Nerces pour Clubic

Après les mesures réalisées sur des fichiers de 1 Go, nous conservons CrystalDiskMark, mais passons à des fichiers de 64 Go. Plus lourds et donc plus exigeants, ces derniers ne viennent cependant pas changer nos conclusions… en tout cas en lecture séquentielle. En effet, en écriture séquentielle, on observe une baisse notable et même si les débits restent très élevés, on sent que le NAS est un peu plus à la peine. Au passage, ce n’est pas le cas sur le F8 SSD Plus de TerraMaster.

Mesures (débits/IOPS) CrystalDiskMark : fichiers de 64 Go, RAID 5, 10 GbE. ©Nerces pour Clubic

La baisse évoquée précédemment n’a toutefois pas d’incidence sur l’usage au quotidien du Flashstor 12 Pro Gen 2 FS6812X. Comme nous en avons l’habitude, nous l’avons utilisé comme NAS « principal » durant plusieurs semaines, sans avoir à lui reprocher quoi que ce soit et pour en témoigner, nous apportons notre habituelle petite mesure maison.

Débits en écriture sous Windows 11 en RAID 5, 10 GbE. ©Nerces pour Clubic

Il s’agit ici de refléter une activité que l’on fait beaucoup dans l’usage quotidien d’un NAS : la copie de fichiers via l’Explorateur de Windows – en SMB donc – au travers du transfert d’une très grosse archive. Là encore, le Flashstor 12 Pro Gen 2 FS6812X fait un peu moins bien que le F8 SSD Plus en écriture vers le NAS tout en gardant d’excellentes performances. En revanche, il fait sensiblement mieux en lecture depuis le NAS : il est tout simplement le meilleur NAS passé entre nos mains.

Vous en avez l’habitude si vous suivez nos tests de NAS, la dernière partie de nos mesures concerne la température atteinte, les décibels dégagés et la consommation électrique. Là, le Flashstor 12 Pro Gen 2 FS6812X souffre de l’absence de dissipateur thermique sur les SSD alors que nous avions, pour ce test, inséré douze SSD NVMe, histoire de mettre le NAS au supplice.

Nous utilisons ici nos SN700 signés Western Digital. Il convient de rappeler que ce ne sont clairement pas les plus chauds des SSD et les 45°C atteints ici en charge ne sont qu’un exemple : d’autres SSD feront sans doute davantage monter le mercure. Rien à redire en revanche que ce soit sur la consommation ou les nuisances sonores, le produit ASUSTOR se comporte impeccable avec 32,9 watts relevés en pleine charge (mais des pointes jusqu’à 55W).

Enfin, nous terminons le test d’un NAS avec au moins trois baies par le temps de reconstruction de notre pile RAID 5. Elle est constituée de 100 Go répartis en huit gros fichiers et de 10 Go répartis en plus de 4 000 petits fichiers. Sans surprise, le couple AMD Ryzen / SSD permet au Flashstor 12 Pro Gen 2 FS6812X de faire des miracles avec un temps de 408 secondes. Rien à redire.

ASUSTOR Flashstor 12 Pro Gen 2 FS6812X, l'avis de Clubic

Les alternatives au NAS Flashstor 12 Pro Gen 2 FS6812X :